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Channel: Vortex du Gosier
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VDV #80 - Plongée dans le Pré-Parkerien poilu

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(Château Bel-RRRrrrr!!! Marquis d'Aligre)


Vendredi, vendredi du vin même. Un président cassoulet toulousain au verbe précis et aux envolées lyriques légendaires. Ce président, bien qu'un poli dégarni, nous propose un thème sévèrement velu :
"Venez donc partager avec nous cette émotion liquide qui vous aura simplement fait frissonner la couenne, ce canon qui vous aura défrisé les poils du c... [ndlr: je pense qu'il voulait dire cul], ou encore, cette expression poilue qui colle si bien votre histoire. " 
Marrant non?
Moi, ce thème me rappelle une expérience récente. Il m'est en effet arrivé il y a quelques temps une histoire vraiment extraordinaire. À l’occasion d’un copieux repas dominical (Poulet de 2.8 kg et ses patates confites dans le jus, mousserons à la crème, et gratin de courgettes à la fourme de Montbrison...), j'avais remonté de ma cave une vénérable bouteille de Bordeaux parce que tant qu'à faire hein... Cette bouteille, un Château Bel-Air-Marquis-d'Aligre 1998 dont l'étiquette avait eu la fâcheuse idée de se décoller, m'avait été offerte par mon compère de beuverie pote Stéphane. J'avais bien pris soin de l'ouvrir dès potron-minet pour qu'elle s'aère, de sentir le bouchon, et de la mettre dans un coin pas trop chaud ni trop froid. J'avais fait ça bien quoi.
C'est en plongeant mes lèvres dans le verre que je venais de me servir juste après la découpe du poulet, qu'une chose incroyable s'est produite. À l’instant précis où les premières gouttes de ce vin entraient en contact avec mon palais, j'ai traversé une fenêtre spatio-temporelle. J'ai fait un violent retour dans le passé. Je me suis ainsi retrouvé dans un passé très lointain, dans une époque bien antérieure à l'âge des Stars 80 et de leur gourou Bob Parker. Cette bouteille, bien que millésimée 1998, semblait être née avant l'avènement universel du Bordeaux bodybuildé, bien avant cette ère parkerienne qui a transformé durablement la viticulture bordelaise en imposant au monde les vins épais avec beaucoup d'extraction et élevés en fûts neufs. Ça m’a fait un vrai choc.
Puissant, long, mais fin. Pas de bois. Pas de vanille. Pas de cire d'abeille. Juste du raisin, intense, profond, évolué avec une classe incroyable. Bref, un vin beau et sans artifice tout droit sorti d'une époque où le poil n'avait pas encore été banni. Ce vin extraordinaire, je me garderai bien de vous en expliquer la genèse. En effet, je dois aller me lisser les poils du torse et ça prend un temps fou. Je vous laisserai simplement le soin de tout apprendre sur lui en lisant ce bel article d'Eric Bernardin (link), ou bien encore ce billet de notre président du mois.


À poil les VDV !!!


PS: Contrairement à ce que pourrait laisser entendre ce billet, il y a plein de bons Bordeaux. Lire ICI



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