(Le Belge forézien qui démarre fort)
Il faut être honnête. J'avais un peu délaissé le Forez depuis quelques temps, sans réelle raison sérieuse, juste par manque de temps. Ce Forez viticole, dont l'image peut paraître moribonde si on ne regarde que les errements* de sa cave coopérative, vient pourtant d'accueillir un tout nouveau vigneron: François Reumont.
François est originaire de Belgique. Après un début de carrière dans la sylviculture, il opte pour une formation viticole. Sur sa route, il croise l’amour dans le Forez et y pose ses valises. Installé sur les hauteurs, dans le hameau de Faverges à Saint-Bonnet-le-Courreau (un chouette village de montagne du Forez), il commence doucement sa carrière de vigneron indépendant. Mais, lié par contrat à la cave coopérative du Forez, il ne vinifie seul que la moitié de son exploitation, soit environ 8000 bouteilles. Sans vraiment le faire exprès (peut-être que si d’ailleurs), François a repris à son compte, avec son cuvage en altitude, une vielle tradition paysanne du Forez. La plupart des paysans des montagnes du soir (nom poétique donné aux monts du Forez), possédait quelques arpents de vignes dont ils remontaient la vendange en montagne pour en faire leur vin de consommation courante.
2014 est donc son premier millésime. Et même si j’ai mis un peu de temps avant d’aller goûter, je peux vous dire que ça envoie sévère c’est vraiment très réussi. François, qui s’est donné cinq ans pour la conversion en bio, a vinifié ses parcelles séparément et réalisé cinq petites cuvées. Trois rouges, un rosé sec et un rosé moelleux, curiosité forézienne.
Le rosé « Les Félines », sec, est une pure merveille à la couleur foncée, long en bouche, très très bon. Le rouge issu de la parcelle « Rézinet », est fin, léger avec quelques notes assez originales de fruits secs. Superbe ! Quant au rouge de « Goutelas », récolté juste sous le château du même nom, voici un vin puissant, capiteux et entier. Une bombe pour résumer !
Voilà. Vous aurez donc compris que j’ai fortement apprécié cette toute nouvelle production forézienne.François Reumont a donc réussi une entrée fracassante, dans le petit monde viticole forézien. Une entrée qui a d’ailleurs été saluée par bon nombre de ses collègues, y compris dans le Roannais. Stéphanie Guillot, la fille de la Boureresse, Carine Sérol, ou encore Maxime Gillier, du domaine Verdier-Logel, ne tarissent pas d’éloges.
C’est d’ailleurs en les écoutant que j’ai eu envie de lui rendre visite. Et j’ai vachement bien fait…
Seule ombre à ce tableau idyllique, François n’a pas du tout l’accent belge. Il a presque l’accent du Forez.
Ça par contre, ça m’a vachement déçu. Une fois!
François Reumont
Hameau de Faverges
42940 Saint-Bonnet-le-Courreau