(Le lard et le vin)
Pour l'opus 71 des VdV, David Farge, Toulousain grassouillet, gavé de cassoulet et empli d'une joie de vivre communicative, nous a dégoté un sujet à se licher les bouts des doigts: Le gras c'est la vie
Je le cite:
Voilà l'occasion parfaite pour vous parler d'un beau produit, d'une merveille absolue, d'un satori sensoriel:
Le lard blanc des haut-plateaux du Velay et du Vivarais.
Ce lard n'est pas un produit de fête. Il est bien éloigné de son cousin toscan et "blingbling" de Colonnata.Ce lard, c'est le gras des humbles, des paysans qui, le visage buriné par la "burle"* des longs mois d'hiver, en coupaient de fines tranches pour agrémenter, avec une belle tranche de pain de seigle, la soupe de choux et de pommes de terre. Ce lard blanc, conservé à la cave, jaunissait au fil des mois et servait finalement à rehausser, en cuisant dans le bouillon, le goût de cette soupe épaisse.
Le lard blanc c'était vraiment le gras de survie, le gras qui permettait de passer l'hiver si rude sur ces plateaux.
Généralement, le vin de ces longs froids vellaves venait des Côtes-du-Rhône septentrionales. En effet, il suffisait de descendre la vallée de la Cance pour arriver au bord du Rhône et trouver de bons petits Saint-Joseph qui accompagnent parfaitement bien la soupe aux choux et le lard blanc.
"Le Saint-Jo, c'est parfait pour faire chabrot."
(Jean, agriculteur retraité à Saint-Julien-Molhesabate)
Un peu de tourisme pour vous montrer d'où vient ce merveilleux lard blanc du Velay:
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Les hauts plateaux du Velay |
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Dans la forêt de Taillard, en direction de Saint-Bonnet-le-Froid |
Oui le gras c'est la vie, et parfois, simplement la survie...
* Burle: Vent glacial sur les plateaux qui, en général, soulève la neige et provoque des congères.