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Channel: Vortex du Gosier
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Le premier jus de viognier

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(À l'école des sorciers de Tartaras)


Il y a quelque temps, je vous avais parlé des Déplaude de Tartaras. Sur un terroir improbable, dans la vallée du Gier entre Givors et Saint-Etienne, Anne et Pierre-André, paysans-vignerons, produisent des vins absolument fabuleux, des vins incroyablement bons, en IGP Collines Rhodaniennes. Vous trouverez plus de détails ici. Échauffé par quelques grappes coupées au Mas Coris, j'ai donc décidé d'aller y voir chez les Déplaude*, afin d'essayer de comprendre un peu par quelle magie, les "sorciers" de Tartaras réussissent à transformer le Gier en vin.
À l'entrée du petit bourg de Tartaras, je ne pouvais pas louper l'équipe de vendangeurs. On les voyait de la route, dans la parcelle de viognier. Sitôt arrivé dans les rangs, ces belles grappes de viognier, dorées, rutilantes, sexy comme des ballerines du Bolchoï, me faisaient des clins d'œil langoureux. J'étais comme hypnotisé par cette belle matière que je savais saine et naturelle, par ces belles couleurs mélangeant le pastel et le nacré.


Bon du coup, j'ai tellement regardé les grappes que j'ai raté Pierre-André Déplaude. La remorque était pleine. Il était en train de partir à la cave. "Vous allez presser?" lui hurlais-je niaisement. Un signe de la tête me fit comprendre que "Ben oui!!"  Le temps de remonter le rang - Tain! Ça grimpe! - et je fonçais à l'autre bout du village. Oui j'allais voir presser ce fabuleux viognier, celui qui m'a apporté tant de bonheur dans le "Fleur de Pierre" et aussi, assemblé avec du chardonnay, dans le "Poussières d'étoile", les deux cuvées de blanc du domaine.
Devant le bon vieux pressoir mécanique, Pierre-André distillait ses instructions à Guillaume, jeune stagiaire de BTS viticulture-œnologie du lycée Charlemagne de Carcassonne, mais originaire de Roche-la-Molière, à côté de Saint-Etienne (Whaaa! Il est de Roche comme moi!! Incroyable non?). 

- "Tu laisses tourner 3-4 minutes. Tu arrêtes. Tu laisses goutter. Tu mets la pompe. Mais tu arrêtes la pompe avant que ça soit complètement vide. Faut pas prendre d'air. Et après tu redémarres le pressoir, et ainsi de suite. Ça va durer à peu-près 3 heures."

Guillaume, la mine sévère et concentré sur son sujet, écoutait religieusement les consignes, visiblement fier de la confiance que lui accordait le maître des lieux.
Moi, j'étais comme un gamin devant ce gros machin qui tournait tout doucement et d'où commençait à s'écouler le jus des grappes. Une envie irrésistible de goûter ce liquide trouble jaune-vert me prit aussitôt. Et, à ce moment-là, Pierre-André partit chercher un verre, le trempa dans le réceptacle du pressoir et goûta le jus. "Ah y'a du sucre quand même!" Je bavais d'envie. Horrible. Puis, ô joie extrême, Pierre-André me tendit le verre qu'il venait de re-remplir. J'étais limite en transe en portant le verre à mes lèvres. Whaa!!! Comme c'est bon!!! Ce breuvage me parlait malgré le sucre. J'avais l'impression de reconnaître quelque chose que je connaissais déjà, en gardant à l'esprit que je touchais à la genèse d'un produit grandiose. Bref, j'ai trouvé ça génial.
Bon voilà, maintenant que j'ai vu presser et que j'ai goûté ce viognier, il va falloir attendre une éternité avant de le torcher boire le vin qu'il va donner. Pffff!!! C'est déjà long....



* Formulation de phrase très usitée dans la région. Comme on dit : "Faut pas y craindre!"



Plus d'infos sur les Déplaude de Tartaras?
Cliquez sur la photo ci-dessous:



Le gars qui dompte les volcans de Champdieu

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(La Madone et le Pigeonnier)



Quelques jours avant le début des vendanges dans le Forez, j’ai rendu une petite visite à Gilles Bonnefoy, un gars sympa. Installé à Champdieu, à 6 kilomètres au nord de Montbrison, la sous-préfecture de la Loire, Gilles est un artiste, un orfèvre du petit vignoble forezien. Ma rencontre avec ses vins est très récente. C'est en passant par l'auberge de la Grand-Fontà Bard où officie le talentueux chef Stéphane Sanial, que j'ai découvert sa putain de superbe Marsanne. J'ai tout de suite eu envie d'en savoir plus, alors je l'ai appelé et j'ai immédiatement foncé chez lui.
Gilles a démarré son domaine, en partant de presque rien, il y a une bonne dizaine d'années. Aujourd'hui, il cultive grosso-modo 8 hectares en 4 parcelles autour du superbe village de Champdieu (Champdieu, son prieuré du XIème siècle, ses jolies fortifications, enfin tout ça quoi...). Il est en bio depuis le début et en biodynamie depuis 6 ans. Comme il est sympa (je l'ai pas déjà dit?), il m'a emmené faire un petit tour dans ses vignes. Tout d'abord, le Pigeonnier. Un petit volcan (enfin un micro pchout) très joli avec ses rangées de gamay. Gilles m'a bien expliqué les différentes nuances de gamay qu'il cultive ici. Mais bon, je n'ai pas pris de note. Cette petite colline au sommet concave est vraiment magnifique. En plus d'être un terroir assez singulier, c'est un bel exemple d'aménagement paysager réussi. Derrière le pigeonnier, il a aussi planté quelques rangs de sauvignon gris et sauvignon blanc, pour essayer.
Gilles Bonnefoy est un gars super actif, super dynamique. Après avoir chassé les étourneaux, répondu à trois coups de fil, expliqué notamment à une brave dame qu'il ne pourra pas venir à son salon en février parce qu'il n'aura pas de vin à vendre, nous sommes partis à la Madone, une autre parcelle volcanique, située (vous n'allez pas me croire) sous la Madone de Champdieu. Ici, à côté de vieux gamays, Gilles a défriché une belle surface et a planté de la roussanne. "Quand j'ai planté cette roussanne, c'était plutôt mal vu de faire ça dans la zone d’appellation Côtes-du-Forez" m'a-t-il expliqué. Moi je dis qu'il a vachement bien fait. À deux pas de la parcelle, du haut de la fameuse Madone, la vue sur la plaine du Forez est extraordinaire. Au loin, on aperçoit les autres pics volcaniques, exploités par ses confrères Jacky Logel et Demeure-Rolle avec lesquels il a monté l'association "Atout Pics".

Gilles Bonnefoy produit au total 7 cuvées : 3 rouges, 2 blancs (sa belle roussanne et une cuvée confidentielle élaborée avec ses quelques rangs de sauvignon), un rosé sec et un rosé moelleux (vieille tradition forezienne). En Blanc, si la roussanne est une vraie merveille, j'ai été ébloui par sa cuvée de sauvignon. C'était incroyable, dément. Malheureusement, cette cuvée est presque introuvable. En rouge, la "Mémoire de Madone", issue de vignes de 40 ans sur le terroir du même nom, est aussi un beau canon. Serré, tendu, fin et pur, c'est une belle expression du gamay. Un truc réjouissant. Le "Migmatite", issu d'un terroir granitique avec des micas noirs, est un vin plus rustre mais authentique, très nerveux qui remplit le palais de belles sensations. 
Pour résumer, j'ai adoré tout ce que j'ai goûté. La découverte récente de ce domaine et de ses vins me remplit de joie quant à l'évolution qualitative du vignoble forézien, si proche de chez moi.

Et oui les comiques! C'est de mieux en mieux le vin du Forez! 
Et c'est grâce à des gens comme Gilles Bonnefoy... 




Gilles Bonnefoy - Les vins de la Madone 
Jobert 42600 Champdieu

Site Internet du domaine: Ici 

VDV#69 - C'est la grande classe !

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(Classe Man! Top of the pop!)


Tiens c'est le dernier vendredi du mois. C'est donc VDV. Opus 69 pour être précis. Audrey la Wine-ista présidente du mois, nous a invité à soufrer plancher sur un thème top délire ambitieux:

Quel vin pour un premier rendez-vous?


Immédiatement, dans un élan de romantisme exacerbé, j'ai pensé à un très bon canon que j'ai récemment découvert et englouti à grandes gorgées. Un vin tellement bon et étonnant que l'on croirait qu'il a été conçu spécialement pour ça. Un vin qui respire la grande classe. Un vin qui épatera à coup sûr celle que vous souhaitez si ardemment séduire...
Le J'en Veux!!! de Jean-François Ganevat. Ce vin, assemblage de vieux cépages jurassiens vinifiés sans la moindre trace de soufre était certainement le vin préféré de Georges Abitbol, l'homme le plus classe du monde. Il sera le parfait fil rouge pour accompagner un premier rendez-vous galant. Le désign élégant de l'étiquette, la suavité profonde de ce nectar jurassien seront des atouts imparables pour la faire fondre.
Comment ça? Elle s'est enfuie en marmonnant des trucs inaudibles pendant que vous étiez parti chercher le tire-bouchon? 
Je ne comprends pas. C'est pourtant un vin très classe. Je suis dépité.

Du coup, comme vous êtes désormais seul après avoir nourri de grands espoirs dans ce premier rendez-vous manqué, je vous propose un vin plus adapté à ces biens tristes circonstances. La Mentule Matagrabolisée, un joli chenin de Loire produit par Didier Chaffardon.

"Tirant sa mentule en l'air, il les compissa sy aigrement qu'il en noya deux cens soixante mille quatre cens dix et huyt- sans les femmes et les petitz enfans" - (Rabelais, Gargantua)

"Il y a dix-huyt jours que je suis à matagraboliser cette ouvrage" - (Rabelais, Gargantua)

Encore désolé...



Celadon un vrai canon!

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(Astrée fait du vin et il est super bon)


Oh punaise! Je viens de (re)goûter ce beau Côtes-du-Forez de Stéphanie Guillot et j'ai adoré. Un beau fruit bien mûr (de la mûre à fond!), des tanins nerveux, un côté rustique et concentré mais une très grande fraîcheur toute en finesse. Enfin c'est vraiment très très bon et ça descend tout seul dans la glotte. Un vrai canon de potes. Un truc pas connu mais qui mériterait de l'être. Le nom de cette cuvée, Céladon, est une référence au personnage principal de l'oeuvre monumentale d'Honoré d'Urfé, l'Astrée, dont l'intrigue haletante pleine de torrides rebondissements se déroule justement à deux pas de la cave de cette sympathique vigneronne.
Alors moi, je vous dis la chose suivante:

«Auprès de l’ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qu’il y a de plus rare au reste des Gaules… Plusieurs ruisseaux en divers lieux vont baignant la plaine de leurs claires ondes, mais l’un des plus beaux est Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par cette plaine depuis les hautes montagnes de Cervières et de Chalmazel jusqu'à Feurs où Loire le recevant, et lui faisant perdre son nom propre, l’emporte pour tribut à l’Océan.»  (l'Astrée d'Honore d'Urfé.)

La suite ici. Bon courage!
Le mois dernier, j'ai opportunément rencontré Stéphanie Guillot, chez elle à Sainte-Agathe-la Bouteresse, en plein cœur de ce beau pays, où se déroula donc l'idylle torride entre Astrée et Céladon dans l'indigeste le fabuleux pavé à tiroir d'Honoré d'Urfé*. Issue d'une famille de vignerons coopérateurs à la cave de Trelins, elle a monté son domaine de toutes pièces, il y a 7 ans. Depuis, elle ne ménage pas ses efforts pour faire connaître et reconnaître sa très belle production. Stéphanie est une vraie bosseuse, pleine de courage et d'amour pour ses vignes, ses vins. Avec 8 hectares sur des terroirs exclusivement granitiques, elle élabore 7 cuvées. Du chardonnay, du viognier, un petit rosé super sympa et trois rouges. Et comme j'ai tout goûté, je peux vous dire que c'est vraiment très bon. Une très belle réussite!

















Stéphanie Guillot, seule femme vigneronne dans le Forez, n'a pas hésité à faire des choix qualitatifs surprenants. Par exemple, ses 2 grandes cuvées de rouge, Céladon et Opéra (ça aussi c'est terriblement bon!), sont volontairement tanniques et concentrées et élevées plus de 18 mois en cuve. Ce style personnel et assumé détonne un poil dans le coin. C'est la "Steph touch". Au rayon curiosité, elle exploite un petit carré (0.25ha) de vignes plus que centenaires situé en plein cœur de la ville de Boën. C'est l'âme de sa cuvée Opéra. Pas encore en bio (mais elle y travaille vraiment), Stéphanie Guillot a désormais clairement fait sa place dans le paysage viticole forézien. Même Patrick Gerbaud, super caviste stéphanois a été séduit et vend ses vins. 
Une fille super sympa, des vins super bons, normal quoi!

Stéphanie Guillot - Fleur de Vigne
RD1089 La Loge des Pères
Sainte-Agathe-la-Bouteresse


* L'Astrée ça existe en BD. C'est vachement plus digeste. Info ici

Tessa ne viendra pas

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(Délire mélancolique inspiré)


À la fin du mois, à la halle Tony Garnier de Lyon, se tiendra le salon des vignerons indépendants. Ce rendez-vous, auquel je me rends chaque année comme en pèlerinage avec mon pote Stéphane, il est nécessaire de bien le préparer. En effet, avec plus de 450 vignerons exposants dans cette immense salle, un planning presque militaire doit être établi pour être efficace. Le site Internet dédié à cet effet est une aide précieuse. Alors, cet après-midi, en écoutant l’intégrale de Serge Gainsbourg, je note avec application les emplacements des vignerons « chez qui nous allons toutes les années » et de ceux « qui ont l’air pas mal et qu’il faudrait qu’on goûte ».  
Pourtant, quelque chose me chagrine. Je ne trouve pas sur le site le Domaine aux Moines de Tessa Laroche. Ça m’agace. Je voulais absolument en acheter quelques bouteilles. C’est tellement bon ce truc. J’ai beau chercher, je ne trouve pas. Comme ça commence à me gonfler, j’envoie un petit message à Tessa en espérant qu'elle me répondra.
Et là, catastrophe! La réponse (rapide) de Tessa est sans appel:

"Non, le domaine ne sera pas présent car malheureusement nous n’avons pas eu assez de volumes de vin ces dernières années. 
Amicalement 
Tessa"

J'ai bien les boules en lisant ce message. On a presque tout bu et Tessa ne viendra pas cette année. J'en achète depuis des années et aujourd'hui pas moyen de se réapprovisionner. Avec Gainsbourg en boucle, une impression mélancolique est en train de m'envahir.
Alors voilà:

Sur ma Remington portative
J'ai écrit ton nom Tessa

Tessa les années qui se suivent
Hélas ne se ressemblent pas

C'est ma douleur que je cultive
En frappant ces cinq lettres-là

S'il faut aller à la Dive
Je veux bien y aller pour toi

Ma raison en définitive
Se perd dans ces cinq lettres là.

Bon j'arrête. C'est ridicule. Après vérification de mon stock à la cave, il en reste encore quelques unes. C'est cool. Je vais vite écrire au domaine afin de demander une allocation pour les prochaines années.
Le Domaine aux Moines, situé dans la micro-appellation "Savennières - Roche-aux-Moine" est géré depuis 2001 par Tessa Laroche qui a pris la succession de Monique, sa maman. Ma rencontre avec Madame Laroche, il y a une vingtaine d'années au salon de Lyon, fut d'ailleurs mon premier vrai contact avec les beaux chenins ligériens. Le Domaine aux Moines fait ainsi partie depuis toujours de mes bases œnophiles. Vigneronne engagée et tronche de vin, Tessa a fait franchir un nouveau cap au domaine en le convertissant au bio. "Mais c'est pas pour avoir un panneau!" m'avait-elle expliqué l'an dernier. "C'est uniquement pour respecter le terroir." 
Les vins qu'elle produit sont droits, fins. Un poil de gras, une très grande minéralité. C'est vraiment top! Si vous en trouvez, je vous invite à vous en régaler...



- Gainsbourg, c'est ici
- Le site du Domaine aux Moine c'est ici


Passer à l'orange

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(Amphores géorgiennes en Alsace)


Enfin! Je viens enfin de goûter un vin orange. Je sais que vous allez me dire: "Koooâââ? Tu n'avais jamais goûté de vin orange? Oh la buse!!!" Bon mais il faut un dépucelage à tout. Moi c'est peut-être tardif mais c'était vraiment très très bon. Je suis sûr que tout le monde ne peut pas en dire autant. Cette belle bouteille, que j'ai achetée chez Jean-Jacques, vient du domaine Laurent Bannwarth, un domaine que je ne connaissait pas. Alors là vous allez ajouter en vous étouffant: "Tain! Tu connaissais pas le domaine Bannwarth!!! Oh le gros boulet!!!"  
Et bien ça sert justement à ça un bon caviste, à découvrir des trucs qu'on ne connait pas. J'en parlais d'ailleurs . Et je rajoute même en prime que, jusqu'à ce billet la semaine dernière, vous ne connaissiez pas Stéphanie Guillot alors ne la ramenez pas trop.
Comme c'est écrit sur la bouteille, ce vin est vinifié en macération dans des Qvevri, de grosses jarres géorgiennes en terre cuite enterrées dans le sol. C'est vachement bien expliqué sur la contre-étiquette.
Honnêtement, alors qu'habituellement je ne suis pas vraiment un adepte des vins d'Alsace (certainement parce que je n'en ai pas goûté suffisamment), j'ai beaucoup aimé ce vin, vraiment beaucoup. Je ne sais pas si c'est par influence, mais j'y ai trouvé des notes de terre et d'écorce d'orange amère. Encore un vin terriblement bon et qui descend tout seul dans le gosier. 

C'est quand même étonnant cette couleur orange. 
C'est la couleur des fruits de l'été, la couleur des crustacés... (link)


Plus d'infos sur le site du domaine: ici



L'armée des Tricholomes

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(Le charbonnier, mon champignon)


De mi-octobre à début novembre, les forêts de résineux de Haute-Loire abritent un champignon mystérieux et magique. Le tricholome prétentieux.
Chez moi, ancien pays de mineurs, on l'appelle le charbonnier. Avec sa couleur anthracite nacrée, ça lui va vraiment bien.
Le charbonnier, c'est MON champignon. Celui que j'allais ramasser avec mon grand-père puis avec mon père dans les bois entre Marlhes et Riotord. Ma grand-mère, la "Mamie Vovonne", en faisait des conserves. Comme ça, on en avait toute l'année.
Le charbonnier, il est moche et gluant. Toujours plein de terre et d'épines de sapin, il est super difficile à trier et à nettoyer.
 Quand on ne le connaît pas, il fait peur. Alors qu'en fait il est super doux et gentil.
On le cuisine très simplement. Un peu de beurre, un peu de crème et une petite chouille de persil. En bouche, ce n'est pas mou. C'est dense et résistant. Ça fait "Crouinch!" sous la dent. C'est pas un champignon de fillette.
Il a le goût des bois, de la forêt, du champignon. En fait non. Pour moi, le goût du champignon, c'est le goût du charbonnier. C'est super bon.

Dans son superbe restaurant, situé à 25 kilomètres du lieu de cette cueillette, Régis Marcon a donné ses lettres de noblesse à mon charbonnier:

"Dans un bouillon marin aux herbes odorantes, la queue de langoustine poêlée aux sparassis et tricholomes."

Mais moi je l'aime tout simplement...





Sous un voile de mauzac

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(La Jonquille c'est double surprise)


C'est l'histoire d'une bien belle surprise, d'une bouteille que j'avais achetée il y 2 ou 3 ans à la fin d'un salon à un producteur super sympa et que j'ai retrouvée et ouverte sans trop savoir à quoi m'attendre. Un "vin de voile" du sud-ouest, un truc étrange produit par Patricia et Bernard Fabre au domaine des Cailloutis sur le terroir de Gaillac. Un vin bio, sans soufre, et sans appellation.
J'ai ouvert ça par hasard en faisant la cuisine un dimanche matin. Je n'avais pas lu la contre-étiquette et je pensais le servir à l'apéro. Dès que j'ai plongé mon nez dans le verre, j'ai été scotché par les arômes si étonnants de ce vin. Ça ressemblait à du vin jaune mais, en même temps, il y avait des notes complémentaires de poire. En bouche c'était le 14 juillet. J'avais l'impression que ça explosait à chaque recoin de mon palais. C'était super bon. J'ai vidé mon verre. Je m'en suis resservi un autre et, égoïstement, j'ai rebouché la bouteille, l'ai mise au frigo, et suis parti chercher autre chose pour l'apéro. Je voulais regoûter ça au calme. En torchant  dégustant le deuxième verre, je n'en revenais pas de cette matière incroyable, de la multitude d'arômes que je percevais, du bonheur que je ressentais. Une si belle surprise.
Involontairement, j'ai oublié cette bouteille ouverte pendant toute la semaine au frigo. Lorsque je m'en suis rendu compte, j'ai immédiatement pensé que j'avais gâché ce si beau vin. Un vin naturel, sans soufre, resté ouvert une semaine, allait forcément avoir viré, être imbuvable. Et bien non! C'était encore meilleur. Le vin avait merveilleusement évolué. J'avais l'impression que tous les petits arômes du vin, qui m'avaient apporté tant de bonheur la semaine précédente, avaient appris à se connaître pendant leur semaine de frigo, qu'ils étaient devenus potes et que, désormais, ils vivaient et agissaient en parfaite harmonie. Seconde belle surprise...
En découvrant la magie et l'ampleur de cette évolution, j'ai unilatéralement décidé de stopper là cette complicité scandaleuse des petits arômes. Nous avons terminé la bouteille.



Forez ultime

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(Le Sac Bardin, ça tient bien!)


Du côté de Boën, en plein cœur du Forez, on trouve une merveilleuse gourmandise, un délice, un régal:

Le Sac Bardin. 
Ce gros Jésus, constitué principalement d'abats de porc (coeur, rognons, langue) est assaisonné avec un soupçon de vin rouge, séché pendant 4 mois minimum et cuit au bouillon. Le sac bardin c'est LA charcuterie forézienne (y'a aussi le boudin d'herbes mais j'en parlerai une autre fois).
C'est tellement forézien qu'on a bien du mal à en trouver ailleurs que dans un rayon de 20 kilomètres autour de Boën. Même à Saint-Etienne, c'est relativement compliqué de trouver du sac bardin. C'est dire.
Le sac bardin, ça se mange en tranche épaisse avec un bon canon de Côtes-du-Forez. Avec la cuvée des gourmets des Verdier-Logel, issue d'un terroir granitique, c'est l'accord parfait, le Forez ultime.
C'est plutôt puissant en bouche, viril. On mange ça avec les doigts, sur un coin de table, sans chichi. Le sac bardin, c'est un vrai patrimoine forézien, aussi important que la fourme de Monbrison. Un produit à préserver.



Mon fournisseur:



Torse nu, moustache au vent

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(Le Carnix du guerrier)


Je viens de goûter par hasard une véritable bombe, un vin terrible, torride. Un vin naturel, démentiel, exceptionnel. J'en suis encore tout chose tellement c'était bon. Ce vin, le Carnix de Bruno Allion, m'a donné des ailes, des envies de hurler mon bonheur, de partir en guerre pour le vin sain et naturel, contre le vin globalisé.
Bruno Allion, viticulteur à Thésée dans la vallée du Cher, est un bel artisan de vins très séduisants. J'avais déjà goûté ses deux autres cuvées de rouge, l'AK 400, issue de gamay et le Bruno n'Côt, issue de côt (non? incroyable!) et j'avais beaucoup aimé la gourmandise et la torchabilité intense de ces vins. Mais, avec ce Carnix issu de Cabernet franc, j'ai vraiment touché à un truc extraordinaire. La finesse extrême, la longueur intense et l'équilibre parfait de ce vin m'ont abasourdi. Abasourdi, le mot est encore plus juste quand on sait que c'est un vin à moins de 13 euros prix caviste.
Ce vin est un vrai vin naturel, cultivé en biodynamie, vinifié et embouteillé sans la moindre adjonction de quoi que ce soit. C'est du raisin, juste du raisin. Un vin gaulois, sain, sans intrant, sans chimie. Mais plus que tout ça, c'est un vin honnête fait avec conviction sans renfort d'outils technologiques et marketing. C'est simplement le vin d'un homme qui fait bien son boulot en pensant à ses clients. Et putain que c'est bon! C'est bien meilleur que bon nombre de vins bien plus chers que certains de mes amis achètent en grande surface, à mon grand désespoir, en pensant faire de "bonnes affaires". C'est bien meilleur que toutes les saloperies standardisées qui couvrent aujourd'hui la grande majorité de l'offre sur le marché du vin en France. 
Alors maintenant, j'ai comme une furieuse envie de foncer, comme les guerriers gaulois, torse nu et moustache au vent, en soufflant dans mon carnyx* pour guerroyer contre tous ces vins industriels, standardisés, dégueulasses qui polluent les papilles et les neurones de bon nombre d'amateurs pas suffisamment connaisseurs ni éclairés. Le vin naturel n'est pas une mode. C'est une évidence qui devrait être une finalité. Des vins comme le Carnix de Bruno Allion, il en existe en réalité beaucoup. Je vais expliquer tout ça à mes amis... 






* Carnyx: Instrument de musique celtique à caractère guerrier, de l’âge du fer . Il est utilisé lors des guerres celtes pour contribuer à effrayer l’ennemi et pour mener les troupes.


Un poulet

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(Mais de chez Rouget)


J'avais envie de manger un très très bon poulet. Alors, je me suis rendu à la maison Rouget, à 20 kilomètres de chez moi. J'ai été servi par Madame Rouget en personne, une vraie légende de la volaille. 
Elle m'a vraiment fait un chouette paquet Madame Rouget. (Mais au fait, elle ne devait pas prendre sa retraite?). Un beau poulet du Forez sélectionné et abattu par JP, son fils, le dieu de la volaille.
JP c'est mon pote. Mais quand il est au magasin, il n'a pas le temps de parler. Il s'occupe des dames qui font la queue jusque sur la place. Madame Rouget m'a super bien emballé le foie et le gésier avant de les remettre à l'intérieur du poulet.
La marque de la maison Rouget. C'est du sérieux. Ça ne rigole pas.
Juste rôti au four. C'est du super poulet, du poulet de compétition, du poulet qu'on retrouve aussi dans les plus grands restos de la Loire parce que JP fournit plein de chefs top classes.
C'est avec ce beau poulet que j'ai bu le "CARNIX" de Bruno Allion. Une tuerie de cabernet franc.
On a tout fini. Le poulet et la bouteille...

Rouget Volailles - 4, rue de la République - 42350 La Talaudière


Sous les pavés, la vigne!

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(J'en ai rêvé, Rue 89 l'a fait...)


Je ne sais pas vous mais moi, dimanche prochain, le 2 novembre, je vais retourner à Lyon pour goûter de beaux canons. Dimanche prochain, c'est le salon Rue89 des vins. Après deux éditions à Paris, trop loin de chez moi, je vais enfin avoir le bonheur de vivre ça...
J'attends ça comme un gosse depuis que j'ai appris la nouvelle. 
Des vins naturels, des vins actuels, jugez vous-même: 


Jean-Pierre Rietsch, Domaine Geschickt, Lilian Bauchet, Raphaël Champier, Côtes de la Molière, David Large, Les Dessous du Cep, Château Gombaude-Guillot, Château La Haie, Dominique Derain, Champagne Bourgeois-Diaz, Champagne Demarne Frison, Domaine U Stiliccionu, Autour de l’Anne, Clos Fantine, Ludovic Engelvin, Domaine Ledogar, Domaine Le Conte des Floris, Le Petit Domaine, Les Vignes Rouges, Lous Grèzes, Mas de mon Père, Emeline Calvez et Sébastien Bobinet, Laurent Lebled, Gérard Marula, La Paonnerie, Domaine de l’R, Isabelle et Hervé Villemade, En joue connection, Château Sainte-Anne, Les Terres Promises, Clos des Cimes, Clos des Mourres, La Ferme Saint-Martin, Domaine Saladin, Clos Massotte, Domaine de la Boria, Domaine Rivaton, Causse Marines.

Que du beau monde non? 

Et puis, il y aura plein d'autres gens sympas. Olif, entre autres, qui dédicacera les derniers exemplaires encore disponibles de l'excellent Tronches de Vins et qui rencontrera enfin son disciple (c'est moi)...

Donc voilà. Venez tous. C'est vraiment un évènement à ne pas manquer.

Vous retrouverez toutes les infos sur le blog d'Antonin: ici.


À dimanche!


VDV#70 - Red is dead!

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(Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux, maintenant.)

Vendredi 31 octobre.
70ème édition des Vendredis du vin. Notre ami vin parleur nous a balancé un thème abominable.

Le vin qui fait peur, le vin Hallowine!

Alors moi, je vais vous sortir un gros canon qui fout la trouille à chaque fois que je le sors. Un vin qui effraye, qui intrigue un peu comme un ectoplasme. Ce vin c'est le Clos de la Baconnelle, un Chinon de Gérard Marula.
Oui ce vin est effroyablement bon, tellement bon que l'on se demande s'il est bien réel, si ce n'est pas un philtre ensorcelé. Pourtant ce vin n'est pas revenu d'entre les morts. Ce vin est bien vivant. C'est fin, plein d'harmonie et de plaisir. Plein de trucs joyeux qui vous explosent en bouche à chaque gorgée. Le Marula c'est horriblement délicieux. Un vrai cauchemar quand on a fini la bouteille.

Les vins de Gérard Marula, on les trouve chez mon caviste.
Et puis demain, j'aurai la chance de le voir en vrai ici.





Tronches de salon

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(Du vrai, du naturel, de l'essentiel)


Nous les Stéphanois, il nous en faut beaucoup pour aller à Lyon avec joie et entrain. Antonin et l'équipe de Rue89 Lyon n'ont pourtant pas mis longtemps à nous convaincre, mon pote Stéphane* et moi, de nous ruer sur le quai Saint-Vincent, dans la très belle verrière des Subsistances pour la première mais néanmoins magnifique édition lyonnaise de Sous les pavés, la vigne!
Antonin, justement, survolait le sujet. Courant après les intervenants, maniant le micro comme un genre de Guy Lux bio sans soufre. Il était aux petits soins, et avec tout le monde....
Devant le stand de Gérard Marula, un taulier tout de vert vêtu, une vraie légende pour moi, constatait, le plus naturellement du monde, que le Marula, et bien ça descend tout seul dans la glotte.
D'ailleurs, Monsieur Marula, il avait l'air heureux quand je lui ai expliqué ma rencontre avec ses vins, et comme je les aime ses beaux canons de Touraine. C'est toujours bien de pouvoir dire aux gens qu'ils vous ont apportés du bonheur.
Olivier Techer, devenu une icône depuis le passage sur France 3 de Vino Business, le très bon documentaire d'Isabelle Saporta, nous a expliqué sans chichi et sans prétention, ses magnifiques Pomerol. Avec lui, nous avons vraiment passé un bon moment.
Pleins d'amour, pleins de cœur, les Perraud, Isabelle et Bruno, le couple parfait du Beaujolais avec une joie tellement communicative que je suis revenu au moins quatre fois à leur stand. Le chouette vin pour Téo, il est très beau et je suis vraiment heureux d'en avoir désormais quelques bouteilles.
Monsieur Septime, une autre légende pour moi, captivé par des échanges intenses. L'Alter-vin c'était ici et pas ailleurs, sans face cachée. Monsieur Septime, je l'ai salué. Nous avons discuté. J'en suis heureux.
Vincent Balansa, du domaine de La Borià, passionné, passionnant, des étincelles de bonheur dans les yeux. Des vins incroyables, de vraies bombes de saveur, des missiles bio de la glotte.
Catherine du domaine Leconte des Floris, éreintée par un long périple en Xanthia, tenaillée par la faim, nous a bien fait marrer. Des vins sublimes et une belle rencontre que l'on poursuivra rapidement par une visite au domaine.
Séverine et Raphaël Dubois, du domaine des vignes rouges dans le Piémont cévenol. Des gens adorables, mon gros coup de cœur du jour, certainement influencé par les éloges que m'en avait fait Maître Olif. J'ai adoré tous leurs vins, en même temps que Binbin Poussardin (une chouette rencontre aussi!)
Maître Olif, en pleine conférence aux côtés de Dominique Derain. Ça cause naturellement naturel autour de Dominique Hutin, le truculent chroniqueur vins de France Inter.

Et puis, je ne résiste pas à ça:







Deux selfies d'anthologie avec Antonin et Olif.  Deux chouettes photos prises par Stéphane, mon pote, mon acolyte pinardier.

C'était un bien beau dimanche avec une ambiance amicale, sympa, décontractée du gland, une ambiance que je n'avais jamais vécue dans aucun autre salon.
Merci Antonin. Et vivement l'an prochain!!!!


*Merci à Stéphane pour les photos, et à Raphaëlle qui nous a ramené à bon port. 

Vins chez moi

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(La Loire aux 3 vignobles, c'est le weekend prochain)


Un salon qui regroupe une bonne trentaine de viticulteurs de la Loire (le département), où l'on retrouve pèle-mêle du Saint-Joseph, du Condrieu, des vins du Forez et du Roannais, c'est ce weekend à l'hippodrome de Saint-Galmier (42). Si vous n'êtes pas trop loin, je vous invite fortement à vous y rendre. Vous y trouverez quelques producteurs de très bons canons (voir plus bas) et vous pourrez goûter quelques raretés dont j'ai déjà parlé ici, ici ou encore ici.
Saint-Galmier, petit chef-lieu de canton du département de la Loire à 20 kilomètres au nord de Saint-Etienne, est d'ailleurs une bien belle bourgade mondialement connue pour son eau gazeuse, verte ou rouge, propriété du groupe Danone. Marrant non?

Les participants :

Vignoble du Forez :
Domaine du Poyet - Le Clos de Chozieux - Stéphanie GUILLOT - Odile et Jacky LOGEL  -  Christine et Laurent DEMEURE et Pierre ROLLE - Gilles BONNEFOY - Stéphane REAL - Les Vignerons Foreziens


Vignoble du Roannais :

Alain BAILLON - Domaine de la Paroisse - Maison JB CLAIR - Domaine DESORMIERE - Vincent GIRAUDON - Domaine du Fontenay - François LASSEIGNE - Domaine de la Rochette - Domaine des Pothiers - Jacques PLASSE - Edgar et Marc-Antoine PLUCHOT - Domaine Robert SEROL - Jean-Marie et Philippe VIAL - Vincent WILLENBUCHER

Vignoble Rhodanien :
Christophe BLANC - DE BOISSEYT CHOL - Anne et Pierre-André DEPLAUDE - Christian FACCHIN - Thierry FARJON - Roland GRANGIER - Stéphane MONTEZ - Didier MORION - Xavier MOURIER - Xavier NOVIS - Domaine de la Favière - Marie-Thérèse et Hervé RICHARD - DOMAINE DU CHENE - Philippe VERZIER

Sympa non?

La Loire aux 3 vignobles 
Du 14 au 16 novembre
Hippodrome de Saint-Galmier
Route de Cuzieu
42330 Saint-Galmier


Nous nous y croiserons peut-être....


Poulsard Wars I

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(La menace fantôme)



Manquer de Poulsard, c'est un cauchemar...
Comment ça on n'a plus de Poulsard? Là t'es en train de nous expliquer qu'on a fini le stock de Poulsard? 

Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine...

La République Galactique est en pleine ébullition. L'anéantissement presque complet du stock de poulsard dans la cave provoque en effet la discorde au sein de la fédération du Vortex. Pour résoudre la question face à ce dangereux engrenage, et alors que le Congrès de la République s'enlise dans des débats sans fin, le Chancelier Suprême charge en secret deux Chevaliers Jedi, gardiens de la paix et de la justice dans la galaxie, de résoudre le conflit.
Ecoute petit, on n'a pas bien compris avec mon pote. Tu veux du Poulsard ou du Ploussard?
Oh les buses! Poulsard, Ploussard, l'important c'est d'en boire!
Après moult aventures et péripéties, parcourant foires et salons, cavistes et Internet avec force, robustesse et persévérance, les deux chevaliers réussirent à remonter un peu le stock de la cave.
J'ai lu quelque part que le Poulsard c'est bon pour le braquemart. On va s'en ouvrir une non?

Ainsi, une fois la mission de réapprovisionnement accomplie et la menace d'assèchement éloignée, le choix pour l'ouverture de la première bouteille s'est rapidement porté sur le "Vieilles Vignes" de Bénédicte et Stéphane Tissot, une bien belle bouteille toute en gourmandise. Cultivé en biodynamie et vinifié sans soufre, ce vin est une vraie claque de fruits et d'épices. Un vin droit, fin et pleins de trucs bien bons.
Cette bouteille fumeuse fameuse nous a vraiment éblouis par son côté jovial, vin de potes et de casse-croûte mais néanmoins complexe et complet. Chaque gorgée, pleine de plaisir et d'étonnement, en appelant une autre, la bouteille s'est vidée en un clin d’œil. Je suis vraiment désolé pour tous mes amis qui n'ont pas eu la chance d'en avoir la moindre petite gorgée mais je garde ma dernière bouteille encore 1 ou 2 ans avant de vous la faire goûter.
Salut les gars! C'est bien ici le bar à Poulsard?
















Ça ne va pas être possible Messieurs-Dames. La bouteille est déjà finie.




















Les 3 précédents épisodes de POULSARD WARS sont ici, ici et ici.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les vins de Bénédicte et Stéphane Tissot c'est ici.
Si vous souhaitez goûter ce vin, une seule adresse: ici.


Sabodet mon Amour

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(C'est bon mais ça colle aux doigts)



Ça c'est un sabodet. Il vient de chez Bobosse à Saint-Jean-d'Ardières dans le Beaujolais.
Le sabodet est un genre de gros saucisson rosâtre composé de tête, de chair et de couennes de porc.
On le fait cuire longtemps départ eau froide.
Longtemps, doucement, sans gros bouillons.
On le laisse tiédir, le temps d'aller chercher un canon à la cave.
On en coupe des grosses tranches épaisses et on les mange juste comme ça. C'est un peu gélatineux. Ça colle aux doigts et aux coins des lèvres. Vraiment, j'adore ça.
Avec un Beaujolais tout simple, c'est génial...


Têtes de Loire

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(Vignerons ligériens à la source)


Quelques têtes de vignerons sympathiques rencontrés lors du salon La Loire aux 3 Vignobles qui s'est déroulé ce weekend à Saint-Galmier, à deux pas de la source d'une célèbre eau gazeuse. Ambiance...
Pierre Rolle et Laurent Demeure, les 2 artistes incroyables de Vin&Pic. Joyeux, heureux, pleins d'enthousiasme. Leur cuvée Fort et Libre, uniquement en magnums, est absolument incroyable.
Un véritable OVNI dont on va bientôt entendre parler.
Romain Paire, superstar du Roannais. Un gars super sympa, simple et doué.
Ses vins sont absolument géniaux. J'adore! Allez! Ressers-moi l'Intégrale!
Gilles Bonnefoy, le Monsieur des volcans de Champdieu, avec une belle nouveauté pour ce salon. Une cuvée sans soufre à base de Gamay de bouze. Fraiche mais puissante. Un truc très bon qui descend tout seul.
Ma première rencontre avec les Sérol, Carine et Stéphane, et leur très belle production roannaise.
Une bien belle rencontre en réalité. J'ai passé beaucoup de temps à leur stand.
Un beau moment de découvertes et d'échanges...
Stéphane Réal, le premier vigneron à m'avoir réconcilié, il y a cinq ans, avec les vins du Forez grâce à son Aquarelle. D'ailleurs j'ai vu deux Réal ce weekend. En effet, son frère Laurent tenait lui aussi un stand à la foire aux terroirs du Chambon-Feugerolles.
Maxime Gillier, la relève du domaine Verdier-Logel qu'il vient de rejoindre. Même si Tonton Jacky lui mène un peu la vie dure... En tout cas, il a fort bien réussi son entrée en matière le Maxime.
Sa cuvée Apprendre à Lyres est vraiment sensationnelle. Je ne vais pas tarder à vous en parler.
Stéphanie Guillot, la fille de la Bouteresse. Un enthousiasme débordant et communicatif. Des vins avec une très forte personnalité. Je suis un vrai fan de Stéphanie. Je l'ai dit à son papa. Il était fier. Il peut l'être...
Vincent Willenbucher, cool-man du Roannais avec sa Dame blanche et ses Bonichons.
Des canons très très bons. Continue comme ça Vincent, c'est trop cool...
Maître Pierre-André Déplaude et son jeune padawan Guillaume le Rouchon. Les sorciers de Tartaras n'en finissent pas de m'étonner. Il faut se dépêcher parce qu'il n'y en aura pas pour tout le monde...




C'est quand même incroyable tout le bon vin qui est produit dans mon département...



Team Choucroute

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(Du chou et du Beaujo Nouvo)


C'est réglé comme du papier à musique. Chaque année, le samedi matin qui suit le jeudi du Beaujolais nouveau, je cours chez mon pote Pascal pour l'opération choucroute.
Geneviève, la femme de Pascal, prévoyante, a commandé 45 choux chez Kiki-fruits. Des choux lisses, produits en Haute-Loire. Elle a aussi prévu un petit casse-croûte.
D'abord, il faut enlever le cœur du chou. Avec un bon couteau, Thierry, le beau gosse de la photo, fait ça super bien. C'est un vrai pro pour arracher le cœur des choux, comme pour celui des filles d'ailleurs.
Pascal, lui, râpe les choux avec sa super machine. Il est super sportif Pascal alors ça va super vite pour râper tous ces choux. Thierry a bien du mal à suivre, même si lui aussi est très sportif.
Dans la buanderie-remise-cellier, Georges, le beau-papa de Pascal, s'occupe de saler, tasser et assaisonner le chou râpé. C'est toujours comme ça. Georges, c'est l'homme d'expérience. C'est sur lui que repose la réussite de la choucroute.

Laurier, genièvre, girofle... Georges est le seul à connaître et maîtriser les dosages.
À chaque étape de la production, on s'autorise des petites pauses avec pâtés, jambons, saucissons et bon pain. Un peu de Beaujolais nouveau pour faire glisser. J'avais apporté "du Nouvo pour Téo", très belle cuvée d'Isabelle et Bruno Perraud à Vauxrenard. Toute l'équipe a apprécié. Moi, j'ai eu une pensée pour ce petit bonhomme.
Voilà.
Il nous faut désormais attendre la fin de la lacto-fermentation pour pouvoir goûter notre ouvrage. Six semaines minimum. Mais, dès la mi-janvier, nous nous retrouverons nombreux, entre amis, pour entamer cette belle choucroute.
C'est vraiment sympa d'avoir des amis comme ça.....




Jour de fête

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(Parce que partager un verre de vin doit toujours être une fête)


Même si je suis un poil misanthrope (ah si si je vous jure!), il m'est absolument impossible de concevoir la quête, l'achat ou l'ouverture d'une bouteille sans imaginer les moments de fête et de partage qui vont l'accompagner. Passée l'excitation presque toujours solitaire du "Crouinch-Blop!" de l'ouverture, j'éprouve, à chaque fois, un besoin irrésistible de faire de chaque verre de vin un instant de partage, un moment de fête. Boire un vin sans tendre un verre à ma douce ou à mes amis et sans dire: "Allez! Goûte moi ça comme c'est bon!" m'est tout bonnement impossible. Joyeux catalyseur de l'amitié, de la bonne humeur, le verre de vin est, la plupart du temps, synonyme pour moi d'échanges, de complicité, de morceaux de rigolade, de "Youpla Pouet Pouet".
J'ai récemment découvert un vin qui illustre à lui seul mon ressenti avec le vin. C'est un vin d'Auvergne, produit à Orcet à une dizaine de kilomètres au sud-est de Clermont-Ferrand par Marie et Vincent Tricot.
"Jour de fête" est un pétillant naturel à base de gamay. C'est rose foncé, un poil sucré avec de belles bulles joyeuses. En bouche, on est immédiatement assailli par un bonheur intense, par une foule compacte de joyeux arômes. C'est la fête dans le palais et dans la glotte. Toutes ces petites bulles, qui descendent dans le gosier comme les badauds descendent l'avenue de la Gare un dimanche de Vogue des Noix, provoquent un énorme bien-être, comme l'odeur des pommes d'amour et des chiques du père Ranko.
C'est tellement bon qu'on a juste envie de s’asseoir autour d'une table avec des amis et de le partager. En réalité, on n'a pas le temps de s'asseoir. La conversation et les éclats de rire ont déjà pris le dessus. La bouteille est déjà vide. Tout le monde en a eu. Ouf!  "Bon! On goûte quoi maintenant?" Avec ce vin merveilleux, la soirée a démarré au quart de tour. Maintenant, je peux ouvrir d'autres bouteilles, faire découvrir à l'assemblée, à mes amis, d'autres goûts, drôles, fins ou puissants, tendus ou veloutés.
C'est ça mon bonheur. Partager le vin. Entendre des "Whaa! C'est bon ce truc! Fais voir la bouteille!" Chaque jour où je partage, un verre, une bouteille, un carton, une palette, chaque jour où j'entends tinter les verres, chaque jour où je dis "Goûte ça comme c'est bon", chacun de ces jours est pour moi un beau jour, un jour heureux, un jour de fête...

Je ne connais pas encore suffisamment le domaine de Marie et Vincent Tricot pour pouvoir vous en parler. Mais une chose est sûre, je vais rapidement explorer.

Néanmoins vous pouvez lire ce beau papier du Bicéphale sur un autre vin des Tricot.



Photo d'un jour de fête, prise par Thomas, 5 ans. Merci à lui d'avoir immortalisé ce moment.



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