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VDV#71 - Gras de survie

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(Le lard et le vin)


Pour l'opus 71 des VdV, David Farge, Toulousain grassouillet, gavé de cassoulet et empli d'une joie de vivre communicative,  nous a dégoté un sujet à se licher les bouts des doigts: Le gras c'est la vie

Je le cite:

"Oui, le gras, qu'on le veuille ou non, est un de ces fidèles compagnons de nos vies. Que ce soit sur le chemin tortueux menant au maillot de bain estival, ou l'hiver naissant, sur la table massive supportant quelques repas caloriques et prévenants : le gras reste un de ces dévoués partenaires que l'on ne peut ignorer, et que l'on finit par accepter, voire à sanctifier secrètement (ou pas)." 


Voilà l'occasion parfaite pour vous parler d'un beau produit, d'une merveille absolue, d'un satori sensoriel:

Le lard blanc des haut-plateaux du Velay et du Vivarais. 
Ce lard n'est pas un produit de fête. Il est bien éloigné de son cousin toscan et "blingbling" de Colonnata.
Ce lard, c'est le gras des humbles, des paysans qui, le visage buriné par la "burle"* des longs mois d'hiver, en coupaient de fines tranches pour agrémenter, avec une belle tranche de pain de seigle, la soupe de choux et de pommes de terre. Ce lard blanc, conservé à la cave, jaunissait au fil des mois et servait finalement à rehausser, en cuisant dans le bouillon, le goût de cette soupe épaisse.
Le lard blanc c'était vraiment le gras de survie, le gras qui permettait de passer l'hiver si rude sur ces plateaux.
Généralement, le vin de ces longs froids vellaves venait des Côtes-du-Rhône septentrionales. En effet, il suffisait de descendre la vallée de la Cance pour arriver au bord du Rhône et trouver de bons petits Saint-Joseph qui accompagnent parfaitement bien la soupe aux choux et le lard blanc.

"Le Saint-Jo, c'est parfait pour faire chabrot." 
(Jean, agriculteur retraité à Saint-Julien-Molhesabate)

Un peu de tourisme pour vous montrer d'où vient ce merveilleux lard blanc du Velay:
Les hauts plateaux du Velay
Dans la forêt de Taillard, en direction de Saint-Bonnet-le-Froid
Au bord de cette belle route, à 1100 mètres d'altitude, on tombe sur un bel élevage en plein air de cochons fermiers. Il vient d'ici mon beau lard blanc...


Oui le gras c'est la vie, et parfois, simplement la survie...


* Burle: Vent glacial sur les plateaux qui, en général, soulève la neige et provoque des congères.



Derby de Gamay

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(Le gamay plus fort que le Classico)



La fièvre monte ce soir. À deux pas de chez moi, dans le chaudron de Geoffroy Guichard, le derby (AS Saint-Etienne vs Olympique Lyonnais) cristallise toutes les haines et les tensions entre Sainté la ville minière et Lyon la ville lumière. Personnellement, je déteste ça. Le foot, ça n'a jamais été mon truc. La haine non plus. 
Mais bon, je suis stéphanois et j'aime ma ville. Forcément, je ne peux pas rester de marbre... 
Alors, ce soir, pour détendre l'atmosphère, je vous propose un autre derby, un derby de gamays entre Beaujolais et Forez. Une vraie battle entre amis, un match entre cousins.
Qu'il soit à bulles et virevoltant, qu'il soit chaleureux et puissant, le gamay est le vrai trait d'union entre Loire et Rhône. Dans le Lyonnais, dans le Beaujolais ou dans le Forez, c'est le cépage roi, l'ADN commun. Alors, au lieu de s'énerver pour quelques comiques trop payés qui courent derrière un ballon, buvons ensemble de grandes rasades de gamay. C'est plus sain...






Calendrier de l'Avin : Jour 3

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(Migmatite de Gilles Bonnefoy)

 
En ce 3 décembre, veille de la Sainte-Barbe qui sera célébrée bruyamment dans toutes les rues de ma bonne ville de Saint-Etienne, je vais vous parler d’un magnifique vin forézien, une petite mais fabuleuse production de Gilles Bonnefoy, du domaine de la Madone. Issu d’une parcelle de vieilles sélections massales de gamay sur un sol de granit avec beaucoup de micas et un affleurement de migmatite (ça fait sérieux là non?), ce vin est bien loin de l’image souvent morose véhiculée par les déboires actuels d’une partie des viticulteurs foréziens.
Ce Migmatite de Gilles Bonnefoy est un concentré de bonheur, une bombe d’arômes, de fraicheur et de douceur, un vin de fête, un vin pour les fêtes. C’est du gamay de compétition, du gamay en costard trois pièces. Concentré avec une couleur très soutenue, une chouille de carafage lui fait quand même le plus grand bien. Mais après ça, on est saisi, envahi par d’intenses notes de poivre blanc qui courent sur un grand saladier de fruits frais. C’est fantastique. Et, malgré le côté plutôt rugueux et pincé du premier nez, ça descend tout seul dans la glotte.
Pour faire local et de circonstance, ce beau canon accompagnera drôlement bien la salade de pieds de veau que l’on mange traditionnellement chez moi le jour de la Sainte-Barbe. Avec un beau civet de lièvre, ça le fait tout aussi bien. Je sais. J’ai testé ça dimanche dernier.
Migmatite, c’est vraiment un beau canon, un vin à faire découvrir à tous ceux qui ne connaissent pas encore toutes les subtilités et tous les talents du vignoble forézien.
 
Je suis quand même fort honoré d’avoir pu participer à cette belle institution qu’est le calendrier de l’Avin où vous trouverez l'original de ce billet en cliquant sur ce lien.
Merci Eva.
 
Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année avec plein de bons vins loyaux et honnêtes.
 
Et vive le Forez libre!
 
 

Pigeon...

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(Oiseau à la grise robe)



 Pigeon! Oiseau à la grise robe
 Dans l'enfer des villes, à mon regard tu te dérobes.
Tu es vraiment le plus agile.



Sinon, vous pouvez aller jeter un œil sur le tout nouveau site de la maison Rouget Volailles: ici
C'est mon fournisseur et c'est la classe non?



Cochons natures sous la yourte...

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(Si tu n'as jamais fait ça, tu as raté ta vie)


Il y avait pléthore de salons, portes ouvertes et autres réjouissances viniques en ce premier weekend de décembre. Une multitude de manifestations qui permettaient à tout amateur de belles bouteilles de trouver son bonheur, de l’Aquitaine à Bruxelles, en passant par l’Anjou ou l’Auvergne.
Je salue d’ailleurs la belle performance de Patrick Böttcher pour la première édition de Vini Birre Ribelli. Cette belle manifestation, qui a regroupé dans la capitale belge une foule de tronches de vins et de rebelles de la bouteille, fera date. Je n’en ai aucun doute.
Bruxelles, c’était trop loin pour moi. Mais heureusement, à Châteldon (63), à une grosse heure de chez moi, il y avait un autre évènement, le salon (enfin si on peut appeler ça un salon) Les Dix Vins Cochons.
Olif m’avait dit : "C’est THE salon à faire. Mythique dans le petit monde du vin nature. Vas-y petit veinard !"
Dont acte. J’allais donc traverser les neiges du Haut-Forez pour basculer dans le Puy-de-Dôme.
Le beau village de Châteldon, connu pour son eau minérale, son magnifique château du XIIème siècle et son tout aussi beau beffroi du XIVème est aussi tristement célèbre pour être le village natal de Pierre Laval. Fin de la parenthèse touristico-historique.

Arrivé relativement tôt à Châteldon, je m'empressai de rejoindre la yourte à peine ouverte sans trop savoir à quoi m'attendre. Mais, sitôt entré dans ce temple du vin nature, j'ai eu l'impression, moi le débutant, le béotien, le novice, d'entrer dans un monde inconnu, dans une soucoupe volante peuplée d'extraterrestres. Je vais vous le raconter comme je l'ai vécu.
Dans cette yourte plantée dans le froid au milieu de nulle part, au bout d’un chemin humide et boueux, à mille lieues des grands salons coincés, j'ai en effet vécu des moments extraordinaires. Seul, perdu au milieu de ces femmes et ces hommes visiblement réunis par de très fortes convictions, je me suis pourtant immédiatement senti bien, comme si j’avais, en franchissant la bâche de toile, embrassé leur cause, leur engagement.

De rencontre en rencontre, de tonneau en tonneau, j’ai goûté, écouté, échangé avec un bonheur croissant et intense. Au bout d’une heure, je me sentais entouré d’amis, moi l’anonyme, visiteur pour la première fois de ce rendez-vous d’initiés. Un truc s’est vraiment passé. Bonheur, éclats de rire, complicité, à chaque stand, il y avait comme un fluide, un courant spécial qui passait entre le vigneron et moi.

Voici quelques images de ces rencontres fabuleuses...
Philippe Jambon, une superbe rencontre, de grands éclats de rire et une cuvée "Allez les Verres", qui pourrait être exclusivement destinée au marché stéphanois. Il faut d'ailleurs que j'en apporte une bouteille à mon caviste...
Marie Tricot et son fabuleux Jour de Fête. Elle m'a dit qu'elle avait bien aimé mon billet. J'étais heureux.
Julien Altaber, un ponot (habitant du Puy-en-Velay) devenu l'étoile montante de Saint-Aubin. Sérieusement, j'ai vraiment adoré tous ses vins. D'une pureté incroyable avec plein de trucs bien bons dans la glotte.
Monsieur Emile Hérédia. J'étais si heureux de le rencontrer en vrai. J'ai goûté trois ou quatre cuvées époustouflantes. Le Verre des Poètes sublime et une version plus claire de son Boisson Rouge qui plait tant à ma chérie...
Christophe Pialoux, le maître du Picatier, auteur, avec son épouse Géraldine, de merveilleux canons du Roannais qui m'avaient poussés à faire mon coming-out.
Axel Prüfer, le Temps des Cerises, un gars très très sympathique. Je n'avais jamais goûté ses vins. Ils sont merveilleux. J'en ai ramené un bon échantillonnage.
Babass (Sébastien Dervieux), contemplateur de fermentations spontanées. Un personnage super attachant. Son Grolleau, Groll'n Roll, descend à toute allure. C'est limite dangereux. Quant à son Brutal, je ne vous dis pas comme ça va faire mal...
Pierre Beauger et ses incroyables ovnis auvergnats. Il n'avait, malheureusement, presque rien à vendre, et Nathalie Gaubicher (Le Briseau)...
Patrick Bouju, très sympathique vigneron auvergnat. Festejar, son pet'nat est une vrai bombe. Avec son pote Paul Esteve (Domaine des Miquettes) et ses beaux vins d'Ardèche vinifiés en amphores géorgiennes, j'ai vraiment passé un très bon moment, plein de bonheur et de rires.
Tiens! Jean-Marc Imberdis, le big boss de Le Vert et le Vin, en repérage peut-être... Il m'a surtout confirmé qu'il y aura bien une troisième édition de "In Vin Bio Veritas" en mai prochain à Jenzat. C'est cool ça...
Au bout de cette expérience que j’aurais pourtant aimée plus longue, plus approfondie, je suis de plus en plus convaincu que les vins nature m’apportent beaucoup plus d’émotions que tous les autres. J’ai été littéralement rempli par une joie immense en goûtant tous ces jus naturels et authentiques, enveloppé par un bonheur incroyable d’échanger sans barrière avec ces vignerons, militants un peu, mais honnêtes surtout.







J'ai mis mon tablier...

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(à la poêle)



Prenez une belle tranche de bonnet nid d'abeille ou gras-double (panse de bœuf) blanchie et marinée par votre boucher-tripier. Moi c'est la maison Pécresse, dans la rue Praire à Saint-Etienne...
Un petit coup dans du jaune d’œuf un poil salé, puis dans une belle chapelure faite à base des restes rassis du bon pain au levain de mon super boulanger.
Un peu de bon beurre fermier et salé dans une poêle. Quand ça mousse on y met l'affaire...
Dix minutes de chaque côté... Et c'est prêt...
Un soupçon de citron, une petite crème ail-persil-ciboulette...
Mon tablier de sapeur, il est incroyablement bon...
Avec ça, une belle bouteille de Morgon, comme dans les bons bouchons...




Place au jeune !

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(Pas commode Tonton Jacky)


Jacky Logel est un personnage très attachant. Derrière sa barbe blanche et ses petites lunettes, il respire la joie de vivre et l'amour du vin honnête. Avec Odile, la "patronne", Jacky Logel est, pour moi, la tête de proue du vignoble forézien. 
J'ai d'ailleurs parlé, à de nombreuses reprises, des beaux canons d'Odile et Jacky. Ici, ici ou encore ici
Mais, aujourd'hui, Odile et Jacky ont déjà commencé à préparer l'avenir. Histoire de ne pas faire un buzz à la Puffeney (link) ou d'éviter l'OPA hostile d'une grosse coopérative industrielle beaujolaise, ils ont intégré au domaine Maxime Gillier, le neveu d'Odile (et de Jacky du coup). Avec ses jeunes confrères et voisins François Reumont, Pierre Rolle ou encore Stéphanie Guillot, Maxime représente désormais avec aplomb et sérieux le renouveau attendu du vignoble forézien.
Seulement voilà, malgré sa bonhomie et sa mine presque débonnaire, Tonton Jacky, alsacien rigoureux, ne laisse rien au hasard. Même bardé de diplômes et rempli d'enthousiasme, Maxime a dû faire ses preuves pour mériter la confiance de Maître Logel. Sous le regard inquisiteur de toute une frange de sa famille, Maxime, la peur au ventre, a donc, dès les vendanges 2013, pris en charge, seul, une vieille parcelle de moins d'un hectare qui avait été plantée par son grand-père (Paul Verdier, le père d'Odile, le beau-père de Jacky, le grand-père de sa cousine, enfin tout ça quoi)
Ah oui! On fait moins le malin maintenant hein? 
Et là, la magie a opéré. Dans un éclair, le souffle de la force forézienne a surgi simultanément du donjon du château Sainte-Anne et du haut du Pic de Montverdun pour transcender le talent inné du jeune Padawan. De cette parcelle palissée en lyres, si symbolique, est né un grand vin, un très grand vin. 
Apprendre à Lyres est donc la toute nouvelle cuvée du domaine Verdier-Logel, vinifiée à 100% par Maxime Gillier. Et c'est vraiment très bon. Jacky Logel a le sourire. Il est visiblement heureux de ce nouveau bébé. Dans tous les salons où il expose, il n'arrête pas de répéter; "Goutez ça. C'est mon neveu qui l'a fait." Maxime m'a bien expliqué toutes les subtilités de la vinification de ce canon mais comme c'était en fin de salon, je n'ai pas tout retenu. Il me semble qu'il y a une histoire de rafles réintroduites en fin de macération mais je ne suis pas sûr. 
Quoi qu'il en soit, ce vin, un poil tannique mais très délicat, m'a vraiment beaucoup plu. C'est top, digeste, complexe et frais, dans la droite lignée de ce que font Tata Odile et Tonton Jacky depuis plus de vingt ans. 
On respire...


Il a bien bossé le gamin...



Vieille France

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(en demi-deuil)


Pour la cuisine, j'ai des goûts plutôt "Vieille France". J'aime la cuisine traditionnelle, la cuisine classique, très classique même. Les espumas de machin-chose au yuzu, c'est pas mon truc. Une bonne blanquette, un Bourguignon, une potée auvergnate, un petit salé aux lentilles et je suis heureux. Je passe mes dimanches à essayer de réaliser les grands plats qui sont le socle du patrimoine culinaire français et j'en profite pour initier, non sans mal, mes deux loustics. Je leur explique inlassablement la différence entre un beau produit et une merde de "pousse-caddie", comme dit Monsieur Pousson.
En cette période de fêtes, plutôt que d'acheter un home-cinéma 3D dernier cri, je préfère m'offrir de beaux produits pour les cuisiner en famille. J'ai donc réceptionné ma commande de "poules de luxe" en provenance de l'échoppe de mon pote JP. J'ai couru tout Saint-Etienne pour dénicher une truffe noire (même si ce n'est pas encore tout à fait la saison) et j'ai convoqué ma progéniture dans la cuisine pour leur faire vivre l'aventure de la réalisation d'une poularde demi-deuil.

La suite en image....
La cuisson de la bête se fait dans un beau bouillon de légumes (carottes, poireaux, une branche de céleri), issus exclusivement de mon jardin potager. Il faut maintenir l'affaire sous la température d’ébullition pour pocher tout doucement. C'est pas facile facile...
Pour le choix du vin, je ne savais pas trop. Alors, j'ai lancé un appel sur Fesse de Bouc. Gros succès. Il a fallut faire du tri. J'ai finalement choisi la bouteille ci-dessus, dans un millésime assez ancien. Comme un hommage à Hubert de Montille, disparu le mois dernier. Un grand Bourgogne d'un grand homme pour un grand plat, quoi de plus naturel...

 
Au bout d'une heure et quinze minutes, on sort la bête du bouillon. On la maintient au chaud et on fait réduire le bouillon pour réaliser la sauce suprême avec deux jaunes d'œufs et deux louches de crème.

 Il n'y a plus qu'à manger...                                              Et boire...
Voilà...

Mes enfants n'aurons certainement pas saisi tout ce que représente pour moi cette matinée de cuisine. Mais, ils se souviendront peut-être de mon enthousiasme devant cette poule de luxe et ce champignon mystérieux, de notre émotion, ma douce et moi, quand nous avons trempé nos lèvres dans ce grand vin. Ils ont compris, c'est sûr, que ce qu'ils ont mangé n'était pas un vulgaire poulet. C'est déjà ça...






Le goût du Paradis

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(Happy Bulles, un souvenir d'enfance)


Au début du mois dernier, lors du salon Rue89 de Lyon, j'avais pris chez les Perraud , trois bouteilles de leur tout nouveau pet'nat, Happy'Bulles. Lors de la dégustation sur leur stand, les bulles n'étaient pas encore réveillées, mais j'avais trouvé ce vin terrible. "Du sirop de gamay frizzante" avait dit Olif.
Samedi soir, j'ai donc ouvert (décapsulé) le premier exemplaire de cette curiosité. J'étais sûr que ça allait être bon. Je n'ai pas été déçu. En versant dans le verre, une délicate mousse a recouvert la surface du liquide. Les bulles, que l’on ne devinait que timidement le mois dernier, avaient enfin pris toute leur place dans ce beau jus rouge vif. Le ruissellement joyeux du goulot au fond du verre donnait l’impression du coup d’envoi d’une fête, d’un festival.
Puis en bouche…
Whaaaa ! Gloups ! C’est bon ! Un équilibre impeccable entre sucre, acidité et bulles.
Comme c’est bon ! (le deuxième verre).
Du paradis ! C’est ça ! Cette merveilleuse boisson a le goût du paradis.
Petite explication :

Quand j’étais petit, mon père et ma mère nous avaient emmenés, deux ou trois années de suite, dans le Beaujolais pendant la période des vendanges, avec nos voisins, les Mercier. Nous mangions, dans une auberge bondée et bruyante, le fameux saucisson à la grappe (mon père adorait ça) puis nous partions faire un tour des caves où notre voisin avait ses habitudes, entre Villié-Morgon, Fleurie et Juliénas. Nous devions certainement passer par Vauxrenard, fief des Perraud, mais je ne m’en souviens pas. Ce dont je me souviens c’est que je n’arrêtais pas d’ingurgiter du paradis, vin bourru dont on me disait qu'il sortait juste du pressoir. Je ne sais pas si cette boisson, au nom si juste et évocateur et dont je raffolais, était déjà un peu alcoolisée, mais ce n’est pas grave. J’adorais ça. C’était un vrai bonbon, un truc addictif. Accessoirement, je me souviens aussi que le soir, rentré à la maison, mes intestins ne me remerciaient pas.
Happy'Bulles, merveilleux pet’nat, c’est exactement ça. Pile poil le souvenir que j’avais de ce paradis oublié. Je me revois encore dans cette auberge devant l’énorme plat de saucissons qui baignaient dans ces belles rafles fumantes. Je revois aussi le gentil vigneron qui nous avait expliqué à moi, du haut de mes onze ans, et à mon petit frère turbulent, que non le raisin il n'allait pas pourrir dans la cuve, il allait fermenter, ce n’est pas pareil.

Ce vin naturel, sans sulfite ajouté, issu de vignes absolument sans chimie et dont la petite production s’élève à seulement 400 bouteilles, ce Happy’Bulles, dont j’ai eu la chance de pouvoir décrocher 3 exemplaires, m’a fait remonter le temps, m’a rappelé un passage heureux de mon enfance, un de mes premiers contacts avec le vin.

Juste pour ça, je remercie les Perraud. Et j’espère juste qu’ils retenteront l’expérience l’an prochain, que je puisse faire connaître à mes amis le goût du paradis.
Isabelle et Bruno, responsables de cette plongée en enfance



Pour en savoir plus sur ce vin, papier Happy'Bulles sur le blog d'Isabelle: ici




Ah oui! Quand même!

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(Ferme ta gueule et profite)



J'ai bu cette belle bouteille le jour de Noël. Un grand Bourgogne. Un grand cru dans une année plutôt moyenne (2001). C'était sublime, démentiel. Il n'y a pas de mot pour décrire. D'ailleurs, je ne vais même pas essayer de vous expliquer. C'était émouvant. Je veux dire par là que j'ai ressenti, en buvant ce vin (oui, je bois le vin, je ne le déguste pas), des émotions, physiques et intellectuelles, vraiment intenses.
Il serait inutile de vous parler d'arômes, d'odeurs et tout le tsoin-tsoin. Devant un truc aussi beau, aussi bon, on ferme sa gueule et on profite. Guillaume Deschamps disait d'ailleurs un peu la même chose sur son Fesse de Bouc "De l'inutilité des mots et de la vanité d'essayer de décrire un vin par ce biais."à propos lui aussi d'un grand Bourgogne.
On peut aimer Picasso, Dali, Soulages, Combas et retomber régulièrement en pâmoison devant le plafond de la chapelle sixtine. La Bourgogne, ça me fait exactement ça. J'ai beau courir les cavistes et les salons, rencontrer plein de vignerons talentueux, goûter plein de vins sympas et bons, parfois même éblouissants, j'en reviens toujours à mes amours de jeunesse, les grands vins de Bourgogne. 



Résolutions...

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(Dites-le avec du Pif...)


Encore dans les brumes du réveillon, j'ai pris quelques sérieuses résolutions pour cette nouvelle année.
Alors voilà, je vous en fais profiter...

Pour 2015, j'ai décidé d'être
d'être un peu moins
d'arrêter de faire la
Cette année, je veux me 
mais aussi

Pour ma santé, je ne consommerai
avec un petit peu de

Même si je suis accaparé par
j’espère pouvoir m'autoriser une
pour emmener ma douce à l'
 et peut-être retourner vendanger sous le
Ou alors carrément prendre
et parcourir la

Je vais essayer d'arrêter de me battre contre des
d'éviter tous ceux qui me les
de ne pas prendre le
et de profiter de chaque

Mais...
en 2015 aussi
alors
Je souhaite à tous les lecteurs de ce blog de belles bouteilles, de beaux canons 
et tout plein de bonnes choses pour l'année 2015...


Je compte aussi sur votre
pour ce billet



Après les fêtes, il y a la Cugnette

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(Et c'est chouette)


Dès la fin des fêtes, je n'ai qu'une chose en tête: La Cugnette!
Ou plutôt les Rencontres Vin Passion, organisées par l'association Les Amis de la Cugnette*.

La Cugnette (enfin Vin Passion), c'est vraiment un chouette salon, un salon pour lequel j'ai une grosse tendresse. Cette année, il se déroulera les 17 et 18 janvier, l'air de rien, discretos, à Bron, bonne zone de la banlieue lyonnaise. Comme chaque année, on y croisera un bon paquet de pointures, mais sympas, détendues, souriantes. La Cugnette (enfin Vin Passion), j'adore. On y fait plein de belles rencontres.
On y baragouine parle italien "Va bene!", vénitien "Va ben dai!", portugais "é bom!". Ça ouvre l'esprit.
C'est frais comme salon.
Jugez vous-même:

La liste complète (mais évolutive) des participants, piquée sans vergogne sur le site des Amis de la Cugnette:

Australie:
Gilles Lapalus Maidenii - Vermouth - Australie

Espagne:
ISART Marc Dom. Bernabevela- Madrid
HUBER Dominik A. Terroir al Limit - Priorat
MASSARD Franck Dom. Huellas - Priorat
MATEO Jose Luis Quinta da Muradella - Galicia

Italie:
BAROSI Alessandro Cascina Corte - Dogliani
BERA Alessandra Az. Agr. Bera V.- Asti
BONNET Fabien Les Petits Riens - Aosta
CIANI Michele Aquila del Torre - Friuli
COLLOBIANO Laura Tenuta di Valgiano - Colline Lucchesi
FOLLADOR Loris Az. Agr. Casa Coste Piane - Prosecco
FONTANA Mario Cascina Fontana - Barolo
LODA Michele Il pendio - Franciacorta
MAULE Francesco So. Agr. La Biancara -Veneto
MAULE Sauro Az. Agr. Il cavallino - Veneto
MESSANA Silvio Montesecondo - Toscana
PANGRAZI Emanuele San Giovenale Agricola Srl - Lazio
PANTALEONI Elena Az. Vit. La Stoppa - Emilia Romagna
RIZZOLIO Giovanna Cascina delle Rose - Barbaresco
ZAMPAGLIONE Guido & Igea Tenuta Grillo - Monferrato

Portugal:
De ALMEIDA Mateus Nicolau Muxagat Vinhos Lda Douro
HOELZER João Quinta de Val Figueira - Douro, Porto

France:
BERTHILLOT Jean Claude Dom. des fossiles -IGP Saône et Loire
BETTONI Patricia & Luc Dom. Les Eminades - Saint Chinian
BODILLARD Renaud Dom. Du P'tit Bellevue - Beaujolais
BOULETIN Eric Roucas Toumba - Vacqueyras
CLAUZEL Sébastien & SABAH Cécile Dom. Gutizia - Irouléguy
COSSE Matthieu & MAISONNEUVE Catherine Dom. Cosse-Maisonneuve - Cahors
COSTE Mathieu Dom. Coste - Coteaux du Giennois
DANJOU Benoit & Sébastien Dom. Danjou Bannessy - Côtes du Roussillon-Villages
DARET Mireille Cru Barréjats Daret - Sauternes
De MOOR Alice & Olivier Dom. De Moor - Chablis
DEPEYRE Serge & BILE Brigitte Dom. Depeyre - Côtes du Rousillon
DUPORT Yves Maison Duport - Bugey
GAUBY Lionel Dom. Gauby - Côtes du Roussillon villages
GAUSSEN Mireille Ch. Gaussen Jean Pierre - Bandol
GILBERT Philippe Dom. Philippe Gilbert - Menetou Salon
GODELU Valérie Les trois petiotes - Cotes de Bourg
LABET Julien Dom. Labet Père et fils - Jura
LAROCHE Tessa Dom. la roche aux moines - Savennières  (Ouais! Elle sera là! Youpiiii!!!  link)
LIGNIER Laurent Dom. Hubert Lignier - Morey Saint Denis
MICHON Thierry Dom. Saint Nicolas - Fiéfs Vendéens
MONTRASI GAZEAU Claire & Fabio Ch. Des Rontets - Pouilly Fuissé
PEILLOT Franck Dom. Franck Peillot - Bugey
PERNUIT yann GENOUX André & Daniel Château de Mérande - Savoie
PITHON Jo & Isabelle Dom. Pithon- Paillé - Anjou
PUZELAT Thierry Clos du Tue-Bœuf - Touraine - Vins de Georgie
RIEFFEL lucas Dom. Rieffel andré - Alsace
TEXIER Eric Dom. de Pergaud -
TRIPOZ Céline & Laurent Dom. Tripoz - Maconnais
VANEL Jean Pierre Dom. Lacroix Vanel - AOC Pezenas - Languedoc


C'est pas top ce petit salon? Hein?  On s'y retrouve alors?
Une p'tite image de l'an dernier...


*Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les Amis de la Cugnette c'est ici



Et surtout la santé!

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(Je suis Charlie)


Ce matin, j’ai affreusement mal au bide.
Ce matin, je ne répète pas "J’ai faim!"comme je le fais depuis des années à mes collègues de travail.
Ce matin, je me sens souillé, sali.
Pourtant ce matin, la misanthropie qui me caractérise est en pause.
Pourtant ce matin, j'ai le cœur réchauffé par le peuple que j'ai vu hier.
Pourtant ce matin, j'aime mon pays.
Ce soir, je vais boire.
Ce soir, je vais bâfrer.
Ce soir, je vais rire.
C'est bon pour la santé...
C'est bon pour montrer que ces cons n'ont rien tué.





Forez morose

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(Dans le Forez, il y en a quelques uns qui ne rigolent plus)


Avec un soupçon de chauvinisme, je suis très régulièrement un chantre du vignoble forézien cher à mon cœur et à mon gosier. Souvent en béate pâmoison devant les cuvées et les progrès réalisés par la poignée de viticulteurs qui tire ce terroir vers le haut, je n'ai que trop rarement eu l'occasion de baisser les yeux et de regarder en face le gros de la troupe, la bonne quarantaine de petits ou gros viticulteurs membres de la cave coopérative de Trelins à 3 kilomètres au sud de Boën-sur-Lignon. Je ne vais pas m'étendre sur la production, plutôt standardisée de cette coopérative. Sa "Cuvée des Verts", en l'honneur de l'AS Saint-Etienne, écoulée à grande échelle dans les hypermarchés de l'agglomération stéphanoise, sa moussette d'Astrée aujourd'hui disparue, ou encore sa cuvée spéciale "Fête du livre" ne m'ont jamais apporté la moindre ébauche de bonheur et ont même contribué, il y a quelques années, à m'éloigner de ce vignoble pourtant si proche de chez moi. Si j'ai décidé de vous toucher deux mots de ces "anonymes", de cette coopérative imposante dans la région, c'est parce qu'un psychodrame est en train de s'y jouer.
Depuis plusieurs mois, pour contourner les gros besoins d'investissements de leur structure, une grosse majorité des coopérateurs a décidé de délocaliser la vinification des raisins foréziens dans le Beaujolais (Oui vous avez bien lu. Dans le Beaujolais!), plus précisément dans la grosse cave de Bully. Cette entité au doux nom commercial de "Signé Vignerons"est à cheval sur les caves de Bully et de Quincié. Avec près de 550 coopérateurs exploitant une surface totale de 1650 hectares, c'est tout simplement le plus gros producteur de vins du Beaujolais puisqu'elle représente à elle seule 10% de la production totale de la région. Pour vous en rendre compte, jetez donc un œil au site officiel de Signé Vignerons (link)
Les coopérateurs foréziens qui ont voté à la majorité pour cette étonnante option (19 voix pour, 6 contre et 8 abstentions) seront donc engloutis par cette mastodonte et le vin produit perdra ipso-facto l’appellation Cotes-du-Forez. Le volume produit dans toute l'appellation chuterait donc de plus de 50%. Un "détail" qui ne semble pas déranger André Patard, le président de la cave de vignerons foréziens. 
En effet, en septembre dernier, ses déclarations dans Le Pays, petit hebdo local, sont édifiantes.


"Les vins de marque gagnent aujourd'hui plus d'argent que les AOC. On veut que les producteurs gagnent correctement leur vie, ce qui est loin d'être évident aujourd'hui"


Le vin produit sera donc un vin de marque, un vin de France certes mais un vin d'autoroute, un vin sans âme, noyé dans la masse, commercialisé avec force marketing. Cette éventualité qui n'est pas encore entérinée, m'agace personnellement. Mais elle révolte et ulcère aussi une partie du Landerneau forézien.  "J'ai le cœur déchiré de savoir que certaines parcelles, dont certaines toutes bonnes, vont être vendues en vin de France." me disait le mois dernier un ex-coopérateur avant d'ajouter "Le fait qu'ils partent va peut-être libérer les particuliers qui se battent réellement pour défendre un terroir."La cave coopérative du Forez vinifie en effet de très belles parcelles volcaniques, plantées en terrasses sur des dômes basaltiques. Devant cette terrible perspective, plusieurs vignerons indépendants, notamment du Roannais, sont venus proposer leur aide aux rares coopérateurs récalcitrants. Sans suite pour le moment...
Cette aberration, qui n'est une illustration de plus sur les oppositions entre les différentes facettes du monde agricole, sera peut-être finalement un mal pour un bien. Des vocations forcément plus qualitatives que ce que fait actuellement la cave de Trelins, verront peut-être le jour...
Aux dernières nouvelles, l'assemblée générale extraordinaire, prévue en début d'année pour entériner l'affaire, a finalement été reportée à une date ultérieure. Signé Vigneronsétudierait la possibilité de conserver une partie (une partie seulement) de la vinification dans le Forez...


Souteronne Addict

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(Un gamay vraiment ardéchois)


Depuis que j'ai eu le bonheur de découvrir les vins d'Hervé Souhaut, je suis devenu un véritable addict de sa Souteronne, un vin de gamay. Vous allez me dire "Toi le gars du Forez, tu ne bois que du gamay, tu as le jugement faussay." Et bien non! Ce gamay-là est vraiment spécial. Il transpire son terroir ardéchois. Chaleureux, rond, puissant, long, c'est terrible ce petit vin.
C'est si terrible que j'en suis devenu complètement accro. Je dévalise régulièrement mon caviste. Quand il ne veut plus m'en vendre (ça arrive vraiment), j'en commande ailleurs (ici c'est bien). J'en offre à tout va dès que quelqu'un franchit le seuil de ma porte. Bref, je fais goûter cette petite merveille dès que je peux tellement j'aime ça et que je voudrais que tout le monde l'aime. 
Hervé Souhaut, il fait son vin à Arlebosc en Ardèche, pas très loin de Lamastre (le pays de mon pote Pierre). Dans l'absolu, c'est juste à 75 kilomètres de chez moi. Mais pour y aller, il faut traverser plein de montagnes et ça tourne sévère. Du coup, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois, chez mon caviste à Saint-Etienne. C'était bien comme ça. Il m'a expliqué toute les subtilités de ma sa Souteronne. Des vignes de 70/80 ans, issues d'une vieille sélection locale (ardéchoise NDLR) sur un terroir de granit ardéchois (au cœur fidèle), une longue macération à basse température, sans éraflage, un élevage sur lies fines et une mise en bouteille sans filtration.

Hervé Souhaut fait d'autres vins. Une belle syrah, un magnifique blanc fait à 90% de roussanne avec un peu de viognier et d'autres encore, tous très bons. Si vous en trouvez, je vous invite à les goûter, vous comprendrez...


Plus d'infos sur le site d'Hervé Souhaut ICI




Cauchemar confirmé en Forez

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(Le gamay du Forez aromatisé en canettes alu)


À en croire Vitisphère, c'est officiel. La cave coopérative des Côtes-du-Forez a bel et bien été engloutie par la mastodonte beaujolaise "Signe Vignerons". La brève publiée jeudi dernier sur le portail vitivinicole est sans équivoque. 
Je cite:
"Trois caves coopératives, « Signé Vignerons » (Rhône), « les Vignerons foréziens » (Loire) et la « Cave des Coteaux du Lyonnais (Rhône), viennent d’annoncer le changement de nom, depuis le 1er janvier 2015, de leur union commerciale. Celle-ci sera dorénavant baptisée « Agamy »: « Agamy : c’est l’union pour la passion du Gamay » de ces trois caves, indique le communiqué de presse."
La suite sur Vitisphère (link)
Il y a quelques semaines, j'avais déjà évoqué les perspectives peu reluisantes de cette petite coopérative forézienne, située à Trelins. (Voir ici) La production des 36 coopérateurs foréziens sera donc noyée au milieu de celle des 520 (sic) coopérateurs du Beaujolais et du Lyonnais. La délocalisation de la vinification des raisins foréziens dans le Beaujolais est à l'étude (elle a même été votée avec une majorité de 19 voix lors de la dernière assemblée) faisant perdre de fait à ces raisins l’appellation Côtes-du-Forez. Pourtant, les dernières nouvelles du front qui m'ont été transmises dépassent de loin ce que l'on aurait pu imaginer.
En effet, une brève transmise hier soir par Gilles Bonnefoy, issue de V&S News, a failli me faire étouffer.
"Agamy (nouveau nom de l'union commerciale des caves coopératives Signé Vignerons, Coteaux du Lyonnais et Vignerons foréziens) prépare le lancement, à l'automne 2015, d'une nouvelle gamme de vins aromatisés. Baptisée Jasper, elle se présentera en bouteilles en aluminium de 25 cl avec capsule. Les six recettes, toutes à base de gamay, évoquent le monde du voyage avec un nom de ville pour chaque vin : menthe pour Casablanca, épices pour Bombay, orgeat pour Paris, piment pour Mexico et mangue pour Rio. Agamy cherche à se développer sur d'autres circuits de distribution que les siens et évoque notamment des pistes dans l'aviation."
Voilà. Nous y sommes. Une partie des 100 hectares de gamay cultivé sur les terroirs volcaniques foréziens qui lui apportent une si belle spécificité risque donc de finir en canette, aromatisé à la menthe. Ceci est un poil déconcertant, lamentable serait d'ailleurs un mot beaucoup plus juste. En suivant, de ma lucarne d'ignorant, l'évolution du mondovino, ce type de projet m’abasourdit, me révolte même. C'est complètement à l'opposé de l'évolution actuelle de la viticulture. Au lieu de travailler, dans les terres, à la valorisation d'un terroir si adapté au gamay, avec des possibilités énormes, Agamy va travailler chimiquement, une matière première dont la qualité intrinsèque importera bien peu. Gerbant!
Les réactions des vignerons, aussi bien dans le Roannais que dans le Forez, ont été à la hauteur de cette énormité. 

Carine Sérol fut la première à dégainer et à déplorer cet énorme gâchis :
"Ils l'ont fait le Gamay en canette aromatisé... Et ce n'est même pas un 1er avril. Alors que le Forez est un vrai terroir pour le Gamay, alors que 100 ha cela devrait être une pépite que l'on s'arrache... Sans parler du naufrage gustatif et des dégâts sur le territoire même d'un point de vue marketing c'est débile. .. Des vieilles vignes à petit rendement sur un terroir compliqué, il faut les revaloriser en faisant de la qualité ! Pas des sodas low cost..."
Romain Paire d'ajouter, cinglant :
"Ils osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait !!"
Jacky Logel, décapant comme d'habitude :
"Agamy : c’est l’union pour la passion du Gamay » même pas peur..? ..ça ressemblerait pas à un nom de groupe terroriste ça!"





Allez, juste pour vous, un petit avant-goût de ce que vont devenir les raisins foréziens:
« Agamy : c’est l’union pour la passion du Gamay » 
à gerber....


Conte bordelais

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(Un joli conte et un joli vin aussi...)


Il est des histoires si belles, si envoûtantes, si mignonnes, des histoires pleines de magie et de merveilleux, des histoires que l'on aime, de tous temps, raconter le soir aux enfants.                  

En voici une...
J'avais entendu parler, depuis quelques temps déjà, d'un petit domaine dans le Bordelais. De plusieurs sources concordantes, je n'en avais ouï que des éloges, parfois éclatantes et dithyrambiques. Il se disait avec insistance que de trois petites parcelles aux alentours de Tauriac en Gironde, un vin merveilleux naissait chaque année depuis l'an 2008, que ce vin était si pur et plein de vie qu'il était capable de rendre le sourire. On racontait qu'un couple de néo-vignerons, accompagné de trois petites fées, avait apporté tant d'amour à cette terre et fait preuve de tant d'audace et de courage que ce vin s'était vu doté par les Dieux d’innombrables pouvoirs célestes ou magiques. Il s’était même murmuré dans quelques temps anciens qu’il serait un jour à l’origine d’un renouveau dans le Comté bordelais, qu’il en serait même le premier sauveur. On retrouvait d'ailleurs quelques bribes de cette légende dans un grimoire bien connu. (Voir ici)


Toutes ces rumeurs persistantes, toutes ces louanges ininterrompues, qui avaient depuis bien longtemps franchi les hautes murailles pourtant effroyablement étanches du Mondovino, avaient fini par m’agacer les oreilles. La légende des Trois Petiotes - car tel était le nom de ce mystérieux domaine – commençait vraiment à m’obséder. C'est alors qu'un jour de novembre dernier, sous une halle de la ville de Lyon, je bavardais avec un étrange guerrier barbu, venu lui-aussi du Comté bordelais et réputé dans tout le royaume pour la force surhumaine avec laquelle il enfonçait les poteaux dans ses terres. Le complimentant sur sa production, il commença lui-aussi à me parler en termes élogieux du domaine des Trois Petiotes qu'il me disait situé à moins de 10 lieues de son château. C'en était trop! Il fallait qu’à mon tour, je fasse partie des initiés, de ceux pour qui les Trois Petiotes n’étaient plus un mythe inaccessible mais une réalité. Il fallait à tout prix, quitte à parcourir des chemins tortueux et à batailler contre brigands et esprits malins, que je trouve enfin cet élixir de bonheur à l'aura si intense. Je me lançais donc, seul, dans une quête éperdue...    Jusqu'à la Cugnette...
J'ai donc rencontré Valérie et Denis Godelu. J'ai goûté tous leurs vins (enfin ceux qu'ils avaient à vendre). C'était top bon. Extraordinaire même. Je dirai juste un truc : "Chapeau !" Du coup, j'ai acheté tous leurs vins (enfin ceux qu'ils ont bien voulu me vendre). Perso, je n'ai jamais boudé les Bordeaux. Je n'ai jamais fait du Bordeaux Bashing. Mais là vraiment, j'adore le Bordeaux de Valérie et Denis. Ce qu'ils ont fait, c'est ce dont je rêve depuis un certain temps. Ils sont sympas, courageux. Pour résumer, ils m'ont ému...



La véritable histoire des Trois Petiotes sur le blog de Valérie et Denis, c'est ici

En bonus, un extrait de "Psychanalyse des contes de fées" de Bruno Bettelheim (1903-1990) sur le symbolisme de la couleur rouge : 
"Tout au long du conte, et dans le titre comme dans le nom de l'héroïne, l'importance de la couleur rouge, arborée par l'enfant est très soulignée. Le rouge est la couleur qui symbolise les émotions violentes et particulièrement celles qui renvoient à la sexualité. Le bonnet de velours rouge a été offert par la grand'mère : « Il lui allait si bien, que partout on l'appelait le Petit Chaperon rouge. » Le couvre-chef peut ainsi être considéré comme le symbole du transfert prématuré du pouvoir de séduction sexuelle, accentué par le fait que la grand'mère est vieille et malade et ne peut même pas ouvrir la porte. Le nom de « Petit Chaperon rouge » est significatif. Le chaperon est « petit » mais aussi l'enfant. Elle est trop petite, non pas pour porter la coiffure, mais pour faire face à ce que symbolise le petit bonnet rouge."

Encore un bonus : Ma trogne avec Valérie et Denis à la Cugnette:

Si ce vin vous intéresse, vous pourrez (peut-être) en trouver chez Jean-Marc ICI


Grosse ficelle

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(Andouillette de rêve)


J'aime bien les andouillettes. Mais, parmi les andouillettes, celle que je préfère c'est l'andouillette tirée à la ficelle. Celle-ci elle vient de chez Bobosse, à Saint-Jean d'Ardières dans le Beaujolais (oui encore).
En général, je choisis presque toujours des andouillettes de belle taille. 600 grammes la bête, au minimum.
Ça fait pour deux personnes ou alors pour un moi tout seul...
On fait suer et revenir quelques oignons (des roses de Roscoff ou des jaunes de mon jardin) avec un peu de beurre salé et une petite chouille de vin blanc. Du chardonnay de préférence...
Dans un plat à four on met l'andouillette avec les oignons. On ajoute encore du vin blanc jusqu'à hauteur des oignons et un peu de beurre salé sur l'andouillette. On enfourne...
Pendant La cuisson, on fait une petite "crème-moutarde-poivre"
On verse sur l'affaire au bout de 30 minutes de cuisson et on remet au four pour 10 minutes de plus.
Ça a vraiment une très belle gueule quand c’est cuit…
L’andouillette tirée à la ficelle c'est ça. C'est vraiment un beau produit, une œuvre d’art.
Les menus de porc entiers sont enroulés autour de la main à la manière d’un lasso puis tirés à l’intérieur de l’enveloppe de l’andouillette à l’aide d’une ficelle. Quand on coupe, c'est un spectacle absolument merveilleux. On dirait du Combas...
Pour la cuisson et la boisson, j'ai pris un chardonnay du Forez de Stéphanie Guillot. Parfait.
Un bon Beaujolais blanc fera aussi bien.

L'andouillette tirée à la ficelle, on peut aussi la manger nature, juste grillée. C'est tout aussi bon. Le produit se suffit à lui-même. Mais en ce moment, il fait plutôt froid et j'ai besoin de calories...

Je vous jure. C'est vraiment super bon tout ça...



VDV#73 - 50 Nuances de Greystoke

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(Un vin qui donne la banane)


Aujourd'hui c'est vendredi et je voudrais bien qu'on m'aime. Alors, sur l'invitation de Tom, geek-blogueur-auteur du fabuleux 1098.fr (mais pas que parce que c'est un vrai geek), je vais donc me fendre d'un billet tonitruant à l'occasion du 73ème opus des Vendredis du Vin. Le thème imposé choisi par Tom colle à l'actualité cinéma. En l'occurrence, 50 nuances de Vin. Tatatin!!!!
Je cite Tom:
Nous en connaissons tous une.
Elle est là.
Elle vous observe.
Tapie dans l’ombre.
C’est la bouteille que vous aimez mais qui vous fait mal.
Voilà.....
Pour m'imprégner encore plus du sujet, j'ai demandé à ma tendre épouse de me résumer cette mièvrerie dégoulinante le livre, vu que ni elle ni moi n'avons été voir ce truc. Par contre on se passe en boucle Résistance naturelle de Jonathan Nossiter. En 42 secondes, elle m'a expliqué avec moult détails tous les rebondissements haletants de cette œuvre majeure.
Je vais donc vous parler d'un vin que je bois par seaux entiers, un vin qui me fait mal, mais qui, en même temps, m'apporte énormément de plaisir. Ce vin vient de Gruissan dans l'Aude. Il est produit par Fabienne et Jérôme Truillet du domaine de l’Île Saint-Martin. Un rouge de Picpoul Noir, sans prétention, sans pedigree (pas bio et avec soufre), que l'on peut leur acheter pour moins de 4 euros la bouteille, dans leur petit caveau vintage situé en face du monument aux morts du vieux village. Cette terrible boisson, qui provient d'une parcelle expérimentale de vignes franches de pied, sur un terroir sablonneux, est simplement addictive. Bien frais (horreur!), ce vin descend tout seul dans la glotte. La bouteille, à peine ouverte passe goulûment de mains en mains pour finir vide avant la fin du tour de table. Ce vin, bu honteusement à grande goulées, a tendance à faire apparaître d'énormes bananes et à engendrer des éructations de plaisir et de volupté.
Honnêtement, je vous invite, si vous passez par le beau village de Gruissan (en fait on n'y passe pas c'est un cul-de-sac), à découvrir, sans à-priori, les vins simples et sans chichi de ce petit domaine. Prenez-leur des cubis ou des BIB. Ça dure plus longtemps...








On peut m'expliquer ce que je fais là moi? 
C'est rapport à la banane?


Le mois prochain, j'aurai l'immense honneur de présider la belle institution des Vendredis du Vin.
C'est cool ça...



Amour de jeunesse

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(Début d'une légende et heureux retour aux sources)


Il faut parfois laisser la jeunesse s'exprimer, ne pas la brider, lui laisser transmettre et mettre en œuvre ses émotions, son talent balbutiant. Combien de rendez-vous ratés, d'histoires tuées dans l’œuf, par manque de confiance. Combien de temps perdu, combien de regrets amers à ne pas avoir exprimé sa fougue juvénile. Tessa Laroche l'a bien compris avec sa toute nouvelle cuvée Le Berceau des Fées. Des quelques hectares de chenin fraîchement plantés, bien trop jeunes pour pouvoir accéder à l’appellation locale prestigieuse et entrer dans le grand vin "Savennières-La Roche aux Moines" du domaine, Tessa a fait un Vin de France, une véritable merveille. Un vin cristallin, ample, frais et vif, vraiment terrible. L'expression de ces vignes pourtant si jeunes est véritablement exceptionnelle. La tablée en fut d'ailleurs unanime. C'est une vraie bombe ce vin!
Alors, devant une telle réussite, devant ce si beau vin, œuvre strictement personnelle d'une femme courageuse, dynamique, et si sympathique, il me semble que je retrouve un amour de jeunesse. Les blancs tendus de chenin d'Anjou que j'avais tant aimés dans ma prime jeunesse œnolophile, et dont je m'étais éloigné sur un malentendu doucereux, font, avec cette belle bouteille, un retour fracassant dans ma vie d’engloutisseur d’amateur de bons vins. Je les ai toujours aimés. Ils étaient toujours présents dans un coin de ma mémoire mais je n'en buvais presque plus. Le souvenir se mêlant à l'imaginaire, le récit à la fable, c'est tout naturellement que j'ai trouvé ce vin fabuleux. Alors, aujourd'hui que j'ai enfin retrouvé avec ce vin un bonheur égaré, je vais tâcher de renouer avec l’Anjou. J’avais déjà eu un signe avec une belle bouteille de Didier Chaffardon (voir ici). On verra bien.


















Je dirai donc qu’il est heureux que Tessa Laroche, vigneronne engagée et tronche de vin de la première heure, ait pris la main sur cette cuvée. Le Berceau des Fées, signé en son nom propre et non pas sous le nom du Domaine aux Moines, est enfin le bond en avant que tous les fans de Tessa attendaient depuis longtemps. Tessa avait déjà fait franchir un cap au domaine en le convertissant au bio. C’est elle qui vinifie intégralement depuis 2001 (J’ai un exemplaire de 2001. C’est collector) Mais là, il s’agit vraiment de SON vin. Un vrai coup de jeunesse et ça c’est bien !
Tessa Laroche (ici à la Cugnette)

On peut parfois trouver les vins de Tessa ici
Le site du domaine ici



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