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Vendredis du Vin #74 - Le vin qui désaltère

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(Il commence à faire soif non?)


Putain deux ans! Deux ans que j'attendais ça!
Mais ça y est. C'est la grande consécration.
Me voilà PRESIDENT des Vendredis du Vin!

Pour la 74ème édition de cette vénérable institution, je voudrais, en préambule, rendre un hommage appuyé à tous mes prédécesseurs qui, depuis la première présidence de Laurent Baraou, il y a déjà huit ans, en Mars 2007, ont contribué, par le biais des Vendredis du Vin, au développement de l'amour du vin. Que de noms prestigieux, que de vrais amateurs, éclairés ou non, décalés ou droits ! Toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont forgé, de leurs mots justes, la légende des VdV, je les salue bien bas.
Après avoir balayé le précieux document retraçant tous les sujets déjà initiés dans l'Histoire des VdV - document  que m'a transmis la charmante Maïlys, notre secrétaire perpétuelle -  il me fallait trouver un sujet inédit mais consensuel, un sujet de consensus Glou.
Merci Monsieur Tolmer
J'ai donc tout naturellement jugé nécessaire de reprendre les fondamentaux et de rappeler que le vin est avant tout une boisson. Une boisson culturelle, charnelle, mais aussi une boisson qui désaltère bien quand il fait soif. Nos ancêtres le savaient bien mieux que nous et notre génération a eu tendance à l'oublier. J'en veux pour preuve la tragique fin de mon arrière-arrière-grand-père. Celui-ci est mort de soif coincé au fond d'un puits car, habitué à ne boire que du vin au quotidien, il ignorait qu'il pouvait boire l'eau du dit-puits.

Alors chers Vendredistes, je vous le dis avec véhémence et conviction. 
 
Le vin étanche bien la soif.

Il est donc temps de se rassembler autour de ce thème porteur d’espoirs.

Mes amis, rejoignez-nous nombreux le vendredi 27 mars pour parler de vos vins de soif. Soyez les chantres des vins simples qui vous désaltèrent. Le blanc vif qui, à grandes gorgées, dissout le gras de la tartiflette hivernale. Le rouge qui glisse et dessale le palais d'un casse-croûte saucisson jambon cru pâté fromage. Le rosé "bien frais, bien agréable" qui, sous le cagnard de l’été, évite la déshydratation devant le barbecue brulant. Ou bien encore, le petit pétillant qui racle bien la glotte et permet d'avaler sans problème l'étouffe-chrétien que Mamie Jacotte a préparé pour le dessert. En pichet, en cubi, au litre ou au verre, trouvez-moi d’honnêtes breuvages qui, une fois avalés, ne vous inspirent rien d’autre qu’un « Ah ! Ça fait du bien ! »
J’invite donc toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté à participer, dans un esprit de cohésion sociale et vinique, à cette 74ème édition des Vendredis du Vin.

Pour cela, il suffit de rédiger un texte avec une petite photo sur votre vin de soif.
Dans ce petit texte, n’oubliez pas :

- D’annoncer le thème des Vendredis Du Vin.
- De Faire un lien vers le blog du président du mois (ma pomme) et vers le blog des Vendredis du Vin.

Publier votre participation le Vendredi 27 mars sur votre blog, sur la page Facebook des Vendredis du Vin et sur celle de l'événement.
Si vous n’avez pas de blog, ou pas de compte Facebook, vous pouvez m’envoyer vos textes et photos par mail (ftruchon.ft@gmail.com) ou poster votre participation en commentaire ici.
Sur Twitter, vous pouvez publier avec le hashtag #VDV.

Je compte sur un large rassemblement, un rassemblement franc et massif au delà des clivages et des croyances. Je compte sur un véritable front contre la soif et pour le vin quotidien. J’espère particulièrement le retour des piliers de l’institution qui ont eu tendance à la déserter au cours des derniers mois. Je compte sur vous tous, mes très chers Vendredistes, pour relayer cet appel solennel au plus grand nombre.

A bas la soif et longue vie au vin qui dessoiffe !






Un bon coup de Gandot

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(Tambouille, jardins ouvriers et savoir-vivre Stéphanois)


Petite promotion littéraire pour un chouette bouquin sorti il y a presque six mois: Mémoires d'un Gandot. Véritable ode au savoir-vivre stéphanois, c'est l'oeuvre d'une fine équipe venue de la Haute-Loire voisine pour explorer le bonheur dans les jardins ouvriers qui entourent ma cité grise. Les très beaux textes de Corinne Pradier, les magnifiques photos de Vincent Jolfre et de Luc Olivier, sans oublier la préface de Bernard Lavilliers, font de ce livre une véritable bible du bien-manger au sein du peuple vert.
Dans la mémoire collective des habitants du bassin stéphanois, le Gandot, boîte à casse-croûte des mineurs et métallos, est un objet mythique. Un genre de bento mais d'avant-garde.

"Nombreux sont ceux qui se souviennent du gandot, un récipient en fer blanc parfois émaillé – aussi appelé gamelle – qui servait à transporter et faire réchauffer le repas des ouvriers. Une fois ouverte cette petite boîte de Pandore, la cohorte des hommes du jour et de la nuit défile sur un horizon sculpté de hautes tours et de monticules de terre stérile, les terrils, “ces poubelles de la mine” que l'on nomme ici crassiers !"
Tous les plats purement "endémiques" de Saint-Etienne, interprétés par quelques jardiniers truculents, sont détaillés dans ce magnifique ouvrage. Barabans, sarasson, râpées, pâté chaud. Des noms qui me remplissent d'émotions et me replongent dans mon enfance.




Mémoires d'un Gandot
Textes de Corinne Pradier
Photos de Vincent Jolfre et Luc Olivier
Préface de Bernard Lavilliers
Aux Editions Hauteur d'Homme


"Avoir un coup de gandot ou avoir reçu un coup sur le gandot" signifie être un peu fou en parler gaga (stéphanois).



La ruée vers les Tronches 2

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(Demain chez tous les bons libraires)



Si, comme moi, vous n'avez pas souscrit à la pré-réservation de ce fabuleux bouquin parce que vous voulez faire vivre aussi votre libraire de quartier, ruez-vous dès demain chez lui pour acquérir "Tronches de Vin 2 - Le guide des vins qu'ont de la gueule"
Le numéro 1 est sur ma table de chevet et dès demain, je pourrai parcourir, puis approfondir le tome 2, écrit par un collectif de gens sympas (des blogueurs quoi...)
Olif, mon maître (link)
 Antonin (link)
 Eva (link)
 Guillaume (link)
 Philippe (link)
 Patrick (link)
Avec une préface de Jonathan Nossiter

J'ai déjà le Tome 1. La preuve:
Alors, courrez vite acheter ce bouquin et vous ne boirez plus jamais comme avant.
Et puis dépêchez-vous parce qu'il n'y en aura pas pour tout le monde...

Tronches de Vin 2 - Le guide des vins qu'ont de la gueule
aux éditions l'Epure


Mars Attacks!!!

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(Vendangé chez les autres - Nice wine we'll take it!)



Les deux ou trois rayons de soleil de ce début mars commencent à me titiller, à m'extirper de ma bougonnerie pathologique hivernale. Alors que les dernières congères altiligériennes peinent encore à fondre, je me sens pousser des envies de soleil qui chauffe le dos, de canons qui ensoleillent la glotte. Je crois bien que...

C'est Mars qui attaque! (Huhuhu….)
Mais voilà, hier dans ma cuisine, coïncidence troublante et extraordinaire, j'ai vraiment croisé un OVNI, une bouteille étrange qui semblait venir d'une autre planète. Un vin à la couleur jaune foncé orange clair, légèrement trouble. Une vraie bombe. Un vin étonnant, détonnant, incroyable. C'était vraiment très très bon. Cette bouteille, au nom curieux, "Hail'Ectro Choc" a été produite par Pierre Beauger. Non pas sur Mars, mais dans le Puy-de-Dôme, plus précisément à Montaigut-le-Blanc, petite commune vachement connue pour son château et pour ses Preux Montacutins (link). Quant à Pierre Beauger c'est aussi un peu une sorte d'extraterrestre du vin (Ah! nous y voilà…). Ça, ce n’est même pas moi qui le dit mais un caviste étonnant (link).
L’histoire de cette cuvée est tout aussi extraordinaire. Sévèrement touché par la grêle en 2013, Pierre Beauger n’a eu d’autre choix, pour maintenir son activité, que d’acheter des raisins chez des copains vignerons. Ce vin "vendangé chez les autres" a donc été élaboré avec du sauvignon blanc de Bruno Allion. Bruno Allion,!? Vous savez?! Le gars de Thésée dans la vallée du Cher, celui qui fait le fabuleux "Carnix", un vin qui avait réveillé mes instincts de guerrier (ici). Et ça c'est formidable. Un genre de rencontre du troisième type entre deux vignerons venus d'ailleurs, une synthèse improbable. D'ailleurs, une autre cuvée, nommée "Gone to Hail" a aussi été produite par Pierre Beauger avec des pinots gris de Laurent Bannwarth (lui aussi j'adore). J'en ai un exemplaire. C'est cool.
Sauvignon Blanc 2013 de Bruno Allion
En réalité, je ne sais pas si Pierre Beauger est vraiment un extraterrestre mais c’est une vraie légende. Ma seule rencontre avec lui fut plutôt "fugace" et je le regrette. Pourtant sa démarche personnelle a de quoi ravir les amateurs de vins naturels. Vignes sans aucune chimie, favorisation de la microflore indigène, vinification sans soufre, travail par gravité, du naturel rien que du naturel. Pierre Beauger ne présente ses vins à aucune appellation et ne souhaite acquérir aucune certification ni agrément. Vin de France et pas de label Bio ou Biodyn, c'est un choix qu'il revendique. "Mes vins ne plairont pas forcément à tout le monde. Ils fuient la logique dominante qui régit actuellement la production viticole ; ils pourront surprendre par leur caractère atypique (arômes, saveurs)"explique-t-il sur son site. "Il s'en fout de tout ça" m'avait plus simplement expliqué un très bon caviste.
Ma rencontre du troisième type avec Pierre Beauger... (aux dix vins cochons, chouette salon)
Des vins étranges avec de belles maturités, parfois une pointe de botrytis, parfois une tension éclatante (comme sur cette bouteille). Des noms de cuvée ravageurs (Pourquoi paille, Champignon magique, Jauni Rotten, J'ai pas trouvé de nom pour cette cuvée-là, etc.), des étiquettes terribles avec des mentions rock'n roll (vendangé en tongues, agriculture non subventionnée...).

Si vous en trouvez, je vous invite fortement à goûter ses vins. C'est bon pour la glotte, la santé et ça ouvre l'esprit. C'est bon pour les neurones...


Sinon, vous pouvez faire un petit séjour dans la maison d'hôtes de Pierre Beauger. C'est ici.


Juste comme ça, j'ai testé ce vin avec du Brie de Melun... Voilà voilà...

99 e mezzo

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(Panne d'inspiration)



(En préambule, la bande son de ce billet, c'est ici. J'ai pas réussi à l'insérer)


Je suis en pleine angoisse, en plein doute. Aujourd'hui, tout le monde m'attend pour le choix de vins. Et là, j'ai une grosse panne d'inspiration. J'ai tellement goûté de bonnes choses depuis deux ans que je ne sais plus choisir parmi les cartons qui jonchent le sol de ma cave. J'ai envie de tout goûter, de tout re-goûter, mais il me faut choisir et je n'y arrive pas. En haut, mes invités se pressent dans la salle à manger. Je les entends. Ils me pressent, m’oppressent, attendent avec impatience le chef d'œuvre, la pépite, que je suis censé leur remonter de ma cave.
En plus, en ce moment, je suis en train d'écrire le centième billet de ce blog. Enfin presque, le tout premier n'était qu'un demi billet (allez le voir et jugez par vous-même). Et là aussi, c'est le néant. Je n'ai plus d'idée devant mon écran blanc. Malgré les hectolitres de bonheur que j'ai ingurgité dégusté au cours des derniers mois, les mots me manquent. Je suis bloqué, à l'arrêt. C'est terrible. 
Pourtant, depuis quelques jours, j'ai une furieuse envie d'Italie. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai des envies italiennes. C'est peut-être le Macchiona 2006 que j'ai bu dimanche dernier. Ou autre chose... Je ne sais pas... J'ai envie d'un week-end à Rome, ou à Florence, ou à Vérone, ou à Bergame... J'ai aussi envie de boire du vin italien. Mais lequel?


En fait, j'ai compris. Je suis comme Guido Anselmi dans 8 Et Demi de Federico Fellini. Tout le monde est là. Tout le monde m'attend mais je ne suis satisfait de rien. C'est un calvaire. J'ai envie d'hurler, de partir en courant. Je vois bien toutes ces belles bouteilles italiennes que j'ai ramenées au cours des derniers mois. Je les contemple. Il n'y a que des belles choses. Les beaux blancs oranges de Giulio Armani, les profonds Teroldego d'Elisabetta Foradori, les canons formidablement simples et purs de Stefano Bellotti, le merveilleux Ruché de Nadia Verrua, ou encore La Stoppa, Ma Stoppa, je ne sais plus où donner de la tête. C'est une succession de belles histoires, une myriade d'instants de bonheur auxquels il faut que je trouve un fil conducteur.
Comme Guido, mon esprit virevolte entre tous ces amours, tous ces bonheurs. Je flâne entre ces bouteilles en oubliant mes invités. Je repense à mon enfance, à mon premier voyage en Italie, à la Toscane, à Rome, à mes beaux moments dans le Valdastico. Je repense aussi à mes amis italiens que j'aimerais tant revoir, aux bigoli all'anatra, aux Finferli du Trentino. Le rêve se mêle à la réalité. L’évidence se fait attendre mais elle est là.
"Dire la vérité, ce que j'ignore, que je cherche, que je n'ai pas trouvé. Ainsi je me sens en vie, je peux regarder sans honte tes yeux fidèles. La vie est une fête. Vivons-là ensemble. Je ne peux mieux dire, à quiconque. Accepte-moi tel que je suis si tu peux. C'est le seul moyen de nous retrouver. J'ignore si tu as raison mais je peux essayer. Alors allons-y..."

Le Ruché di Castagnole Monferrato de Nadia Verrua est un vin extraordinaire, un truc terrible, dément. Je suis vraiment très heureux de cette rencontre. Je cite Eric:
"En bouche, c'est la fraîcheur qui prédomine, avec une matière ronde et veloutée, où le fruit tente de se partager la vedette avec les fleurs (moins présentes qu'au nez tout de même). La finale est expressive, sur des notes de lavande et d'épices. Vraiment troublant..."

Huit et Demi de Federico Fellini a marqué ma prime jeunesse cinéphile. Vous l'aurez compris...

Si vous souhaitez avoir la bande son de ce billet, c'est ici

Et, si ce vin vous intéresse, c'est ici.






C'est le printemps!

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(Barabans et Fin Gras du Mézenc)


C'est enfin le printemps! Je le sais parce que c'est toujours le jour de mon anniversaire. J'ai trouvé cette magnifique bouteille de Crozes-Hermitage de Dard et Ribo au fin fond de ma cave. Je l'avais achetée chez Jean-Jacques, mon caviste.
Pour accompagner cette petite merveille (ça goûte super bien!), voici deux produits bien printaniers, des trucs de saison, tendance locavore. Tout d'abord, le Baraban (à prononcer en laissant traîner le -an). Le baraban c'est le pissenlit stéphanois. Le tout début du printemps, c'est vraiment sa saison. Après c'est amer et immangeable.






Ce beau baraban, je vais tout simplement le ramasser dans ma pelouse. C'est un peu comme du désherbage sélectif. J'en fais juste une salade, avec du lard blanc passé à la poêle, des croutons, un ou deux œufs mollets. C'est bien bon.
Avec ça, tout simple, un beau morceau de Fin Gras du Mézenc, un boeuf élevé sur les hauts plateaux du Mézenc, entre Haute-Loire et Ardèche. Fay-sur-Lignon, Les Estables, Saint-Agrève, si vous ne connaissez pas ce beau pays, je vous invite à le découvrir. C'est magnifique. 
La pleine saison du Fin Gras du Mézenc, c'est maintenant. Conformément au cahier des charges de l’appellation, les bêtes ne peuvent être abattues que du 1er février au 31 mai. À la fin du printemps, impossible donc d'en trouver. C'est une belle viande, persillée qui doit son goût si fin à la qualité du foin que l'on trouve autour du mont Mézenc qui culmine à 1753 mètres d'altitude.
C'est pas du Kobé, ni de la Galice, mais c'est vachement bon et assez rare. Comme c'est produit pas très loin de chez moi, je n'ai pas trop de mal à en trouver. Je me sers en général chez Dantony à Dunières en Haute-Loire mais on en trouve aussi à Saint-Etienne. Le fin gras, c'est très très bon en pot-au-feu. Mais là, j'avais plutôt envie de faux-filet.

Un bout de Fin Gras, une salade de barabans, un Dard et Ribo tout beau, c'est ça le printemps...



Pour plus d'informations sur cette belle viande, le site de l'AOC fin Gras du MézencICI


Le nez dans le bonheur

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(Vert de joie)


On fait parfois des choses folles dans la vie. Comme parcourir 250 kilomètres aller et retour uniquement pour voir des gens qui vous sont chers, des gens que vous admirez, afin de leur dire que vous appréciez ce qu'ils font, ce qu'ils sont. C'est un peu dans cet état d'esprit que j'ai abandonné femme et enfants pour vivre un instant extraordinaire dans les caves voûtées du domaine de la Pinte à Arbois.
Le nez dans le vert, je n'avais jamais fait ça de ma vie. Mais qu'est-ce que c'était bien! Un décor grandiose, qui prend aux tripes, une ambiance joyeuse, sereine, naturellement agréable. Pour moi, ce fut de vrais instants magiques. Malgré la foule, malgré la cohue, j'avais l'impression d'être dans du coton, comme entouré de douceur et de bienveillance.
Les photos qui suivent se passent parfois de tout commentaire...
Philippe Bornard, une star. J'adore ses vins. Je lui ai dit. J'en ai d'ailleurs parlé dans ce blog. , , et aussi
Didier Grappe, découvert récemment grâce à mon caviste. Un gars sympa. Des vins qui claquent.
Claude Buchot. Je bois régulièrement ses vins grâce à un copain forgeron. J'ai toujours aimé. Je lui ai dit.
Etienne Thiébaud, le nouvel espoir de Poulsard Wars
Stéphane Tissot... Bouillonnant!
...Kenjiro Kagami.... Super gentil..
....Manu Houillon....
Pierre Overnoy. Le Maître (Yoda) Je lui ai parlé. J'étais vraiment ému comme un gosse.
Et puis, entre deux tonneaux, on croise parfois des tronches de vin en pleine dédicace et une toute nouvelle amoureuse de vins naturels. Rencontre étonnante, improbable, mais pourtant pleine d'espoir...

Le nez dans le vert c'est une vraie déclaration d'amour au vignoble jurassien, une plongée dans le bonheur intense, un envol interstellaire dans l'empire du vin honnête, du vin sans esbroufe, du vin juste. 
Le nez dans le vert, c'est le symbole parfait du vin tel que je l'aime. 
Alors d'une manière très solennelle, j'ai fait le serment d'y revenir chaque année... 




Mon VDV#74 - Pan dans la glotte!

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(Se la couler douce en se désaltérant)



Voilà, nous y sommes. C'est MON vendredi du vin. Celui dont je suis le président. Celui dont j'ai choisi le thème de la mort qui déchire: le vin qui désaltère (là normalement je dois mettre le lien vers mon blog mais j'ai peur que ça fasse du Larsen).
J'ai décidé de vous parler d'un vin que j'adore, d'un rosé qui désaltère vachement bien mais pas que. Un glouglou qui descend tout seul dans la glotte et pour lequel j'ai une énorme tendresse. Ce petit canon pas cher et sans prétention c'est le rosé du Mas Coris, le rosé de Véro et Jean, au joli nom de "La coulée douce".
Du cinsault tout beau et du grenache bravache, cultivés sur une chouette parcelle conduite avec amour, donnent naissance à cette belle boisson acidulée, tonique, joyeuse et DÉSALTÉRANTE.
Je n'invente pas. C'est écrit dans la fiche technique (link)
La coulée douce, c'est un condensé de bonheur, une boisson magique, une arme contre la soif. C'est bon, frais, vivifiant. Ça désaltère sévère devant le barbecue. On en boirait des seaux tellement c'est bon. Le seul vrai problème c'est que la bouteille suffit rarement à étancher ma soif. Il faudrait peut-être étudier un conditionnement au litre... 
Ce beau vin qui déssoiffe est fabriqué à Cabrières
sous le Pic de Vissou
par Véro
et Jean
C'est bon. Buvez-en...

Ma première participation à la belle institution des vendredis du vin s'est justement faite sous la présidence de Véro. Je me souviens avec tendresse des mots gentils qu'elle avait écrits à propos de ma bafouille. Depuis, j'ai découvert ses vins, son Jean, ses parcelles, son dynamisme et sa gentillesse... 









VDV#74 - Mon pot de départ

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(Le compte-rendu qui déssoiffe)


Mes chers Vendredistes, alors que l'heure est venue d'ouvrir les festivités de mon pot de départ de la présidence tournante des Vendredis du Vin, je suis submergé par une vague d'intenses émotions, un mélange de fierté et de joie. Cette 74ème session, que j'ai eu l'immense honneur d'accompagner, d'orienter, d'animer, aura été riche en belles découvertes et en convivialité...

Oh mais tais-toi et sers-nous plutôt un canon!

Ah bon d'accord...



Premier à dégainer son billet en plein milieu de la nuit, André Fuster, nous a expliqué que justement ça n'existe pas le vin qui désaltère. Un vrai cours magistral pour tous les vendredistes, à base d'enzymes gloutons, d'histamine et d'histidine décarboxylase. Bref, on est mal barré. Il nous plomberait presque l'ambiance le prof. Il est heureux que sa démonstration lui ait donné suffisamment soif pour engloutir un Chinon de chez Desbourdes.


Il n'en fallait pas moins pour qu'Olif, dans un déchaînement jurassique et caustique, ne nous explique, sans sourciller, comment transformer de pourraves jus industriels en succédanés de vins natures à l'aide d'additifs technos aux noms évocateurs. Le vin nature? Do it yourself! Il n'empêche que j'aimerais bien savoir où trouver un exemplaire de Minnie goût de petite souris©  pour recycler une partie de mon rayon "Rossignols". Il me plairait d'ailleurs aussi de me désaltérer avec le fabuleux"J'ai soif..."de Fanfan Ganevat dont j'ai un souvenir plus qu'ému.
Marius, professeur Pinard de "Dans la bouche un palais", qui a deviné dard-dard que j'étais un admirateur de Patrick Dewaere, se désaltère au colombard. Pas celui du Tariquet mais celui du beau Vain de Rû"Un véritable petit vin blanc de nos gentils artisans qu’on boit saoul et honnête. Pour les plus imperméables, au passage, il rafraîchit même les gosiers en goretex…[...] Pour les goinfres, gloutons, goulus, gourmands ou gourmets, le mode d’emploi est simple, attendre un jour où le tricot de peau (comme disait ma grand-mère) peut convenir à la température extérieure, s’assoir face au soleil, déboucher et avaler le liquide à même le goulot en faisant des bruits de contentement. Une fois la bouteille terminée, ouvrez-en une autre."Un orfèvre du verbe le gars...
Tom Delanoue, de 1098.fr, nous sort un joli Saint-Nicolas-de-Bourgueil du domaine Audebert. "Un 100% cabernet franc, pas de passage en bois (personne dans l’histoire de la famille ne l’a jamais fait, pourquoi le faire ?), pour un vin très fin, facile à boire et terriblement plaisant. Charcuterie, viande blanche, viande rouge, tout semble lui plaire, et bien souvent on peut entendre à table : « Ah mince, elle est déjà finie ! »." Ça glougloute bien on dirait...


Eric le ligérien de Ch'Nord, avec son petit blanc sans col, nous propose un florilège de canons qui font furieusement envie. "Grolleau, Cinsault. Même combat. Deux cépages qui ont de l'avenir, tant ils sont appropriés pour produire des jus frais et peu alcoolisés. En un mot : désaltérants !"Et puis aussi, un bien bel hommage à Anne Graindorge"En rédigeant ces quelques âneries, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée émue pour Anne, fidèle d'entre les fidèles des Vendredis du Vin, qui nous a quittés brutalement il y a un an de cela... Le 9 mars dernier, elle aurait eu 44 ans." À la tienne Eric, à la tienne Anne !

Nouvelle venue dans la communauté des Vendredistes, Corinne "Coco femme libre", apprentie médiéviste, élevée à la dure sous l'influence auvergnate d'une bande de preux, nous dégotte un truc bizarre, limite louche: du Moretum, recette médiévale aux plantes et épices à base de Saint-Pourçain. Elle en a bu toute la nuit qu'elle dit. Un beau texte, une belle plume, une entrée fracassante pleine d'espoirs. Depuis sa rencontre avec Olif au domaine de la Pinte, elle s'est convertie au vin naturel et ne jure plus que par le savagnin ouillé. De belles perspectives en vue...


Jacques Péneau,  de Bonum Vinum, un chouette blog très agréable, se rappelle des vins de soif de son grand-père, fabriqués artisanalement avec de bons gros cépages Hybrides (Ah! Baco mon amour!) "Je suis donc allé chercher dans les vins de grands-pères et dans les vins de travail. Cela n’est en rien péjoratif, l’exigence première d’un vin de soif est de permettre de reprendre l’effort après le réconfort." Jacques nous propose donc A table avec Léandre du domaine Pignier et Peu Muleau du domaine de la Chevalerie.


Audrey Martinez, aka la subtile WINEista, nous explique que se désaltérer avec du vin, c'est plutôt pas trop dans ses habitudes. Soit. "Je vais donc parler de vin plaisir. Un vin que l’on débouche facilement à toute heure (ou presque) de la journée, qui s’accorde facilement avec les valeurs sures de mon réfrigérateur (jambon cru, pâté aux piments d’Espelette …) et qui provoque un sentiment de bien-être !" Et bien, elle nous débouche un chouette canon Audrey. Un assemblage de Grenache Noir, Syrah, Carignan Noir, Mourvèdre et Cinsault, un beau Faugères "Les petites mains" du domaine de l'Ancienne Mercerie.


Sebastian, de Vin Parleur, regarde du côté des vieux cépages du Sud. "Vous l’aurez compris, je parle du Carignan et du Cinsault, mais aussi des Terret, des Picquepoul noir, des Rivairenc et même de l’Aramon. Tous capables de résister à la chaleur et de nous donner de la fraicheur !" Une partouse de vieux cépages en Rosé et la cuvée "les mal-aimés" en rouge, deux canons de Pierre Cros dans l'Aude.


Le Doc, inénarrable Doc, assoiffé, affamé, goinfre. Vous l'aurez compris, j'adore son blog plein de trucs à boire et de belles tables. Le Doc, quand il a soif, il se remplit le gosier d'un chouette glouglou d'Antoine et Pierre Joly - la Roche Bussière, le petit Jo. Je vous laisserai lire la dégustation en détail en cliquant ICI. Faites-le vraiment. Lisez le Doc, c'est bon pour les neurones.

Laurent Baraou, premier président dans l'Histoire des VdV et alter-dégustateur devant l'Eternel, a sorti un magnum de pineau d'Aunis - Coteaux-du-Loir - domaine Bellivière, pour nous expliquer que même si l'alcool c'est dangereux , la soif ne se commande pas. "j’ai ouvert une bouteille (oui bon c’était un magnum) de vin qui désoiffe telle la bière sans alcool (quelle horreur, mais faut bien s’adapter à la prohibition potentielle qui nous guette)."

 
David Farge, Maître Abistodenas, a dû passer un coup de fil discretos à ma mère. Parce que pour me décrire comme il le fait, je ne vois que ça. Le blog de David est une référence, une des miennes en tout cas. Le mot juste, percutant et parfois virevoltant, le Gif comme arme ultime, notre ami de la Haute-Garonne enchaîne les canons qui déssoiffent, les petits vins qui permettent de faire glisser le cassoulet. "Blanc, rouge ou rosé, peu importe leur teint, ils feront rosir nos pommettes. Servis un peu frais, leurs tanins ne vous en voudront pas car ils on le plus souvent le tranchant d'un couteau à beurre. Bref, de vrais bons copains, livrant à qui le veut, le fruit de leurs entrailles."Alors moi je dis: "Chapeau David !"

Catherine Champeaux, sur son superbe blog Une femme, des vins, accompagne quelques charcuteries d'un Irancy de Nicolas Vauthier (Vini Viti Vinci). "Croquant, nerveux, fruité, hautement buvable, c’est ce qu’on demande à un vin de soif, n’Est-ce pas, Président ? Et parce qu’on est un peu grivoises parfois avec mes copines, surtout quand on a bu, on conclura par le génial Pierre Desproges dans ses drôlissimes chroniques culinaires "Encore des nouilles" : "Rien que de voir à travers la robe, ça donne envie de boire, et c’est pourquoi le vin est femelle et le bien boire érotique."Les mots sont frais. Ils glissent tous seuls. Allez lire Catherine. Tout de suite!


La fraîcheur, c'est aussi le crédo de Nathalie Merceron. bloggeuse vaporiste de Côtes-du-Rhône News,  qui nous dégotte une petite pépite de Marcel Richaud. "composée de muscat petit grain et bourboulenc, c'est plus une bouteille plus à siroter qu'à boire à grande lampée, dans le jardin au pied des pâquerettes, violettes et pissenlits. Vin nature dans la nature..."  Ça a l’air super bon cette quille…

Participation fugace de Coraline de Wurstemberger avec un rosé suisse Château Le Rosey.
"Voilà un de mes coups de coeur : beaucoup de fraîcheur et de fruit, des arômes de fraise et de bonbon anglais. Dégusté entre amis vers 23:00 il a réjouit nos papilles"


Et tout à coup, entre deux tartines difficiles à avaler malgré le spritz au monbazillac, Sandrine Goeyvaerts, la Sand comme on dirait par chez moi, m'appelle affectueusement Fredou (elle a aussi dû appeler ma mère discrétos), balance un jeu de mots mythique dont elle seule a le secret, et nous envoie non pas une mais trois bouteilles à déglutir peinard. "Du rouge léger qui glisse? Du rosé frais comme un baiser ? Du blanc simple, mais suffisamment nerveux pour pas que tu mollisses? Mettez m'en un, mettez m’en deux, mettez m’en trois! Au diable les varices ! [...] Trois vins de soif, de plaisir, de bonheur, de simplicité. Un mot à ajouter? Ah oui: picolez !"Elle a toujours raison Sandrine. Normal, elle est belge et c'est pour ça qu'on l'aime (parce qu'elle a toujours raison hein pas parce qu'elle est belge). Merci Sandrine et reprends une tartine!


J'ai malencontreusement égaré le billet de Maïlys, secrétaire perpétuelle des VDV, sur la cuvée Vinum du Chateau La Colombiere à Fronton. Alors, je citerai juste ce dicton forézien:

"Lumbago pour les Rameaux
Cloue la blogueuse au dodo"


Enfin, pour terminer ce compte-rendu fleuve, pour conclure avec un message d'espoir, avec un peu de bonnes ondes, je vous invite à lire le beau billet d'Isabelle PerraudICI. Un billet pour Téo, petit bonhomme bien malade, un billet qui invite à boire un vin qui désaltère vraiment comme c'est la spécialité des Perraud. "Alors ce matin, je prends ma plume, ou plutôt je me place devant mon ordi et je décide de parler d’un vin qui désaltère et qui a tout son sens aujourd’hui, encore plus que jamais: Du Nouvo pour Téo…S’il vous en reste une bouteille, c’est le moment de l’ouvrir."Du Nouvo pour Téo, c'est une chouette cuvée dont vous pouvez lire l'histoire ICI.
Alors, comme la bouteille de la coulée douceétait bien trop petite pour ma soif, qu'une soirée impromptue était en train de prendre forme à la maison, j'ai ouvert ma dernière bouteille de ce magnifique Beaujolais. Je l'ai engloutie avec mes amis, en transmettant à Téo, ce petit homme à qui j'ai eu l'honneur de serrer la main à Lyon un dimanche de novembre, toutes nos énergies positives et en espérant qu'un jour lui aussi pourra profiter de la coulée douce.
Voilà. Il est temps pour moi, avec une vraie émotion, de céder la place justement à Isabelle Perraud, avec un thème qui, j'en suis sûr, va faire se lever toute la blogosphère comme un seul homme. A toi Isabelle !

Si vous ne connaissez pas Isabelle, c'est elle...



AU REVOIR



à l'heure d'été

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(La remise c'est Wizz)



Passer à l'heure d'été, c'est pénible. On dort une heure de moins. On a la tête dans le cul seau. Même si ça annonce les belles et longues soirées estivales, passer à l'heure d'été, c'est chiant, c'est méchant, très méchant.
Cette année, j'ai enfin trouvé un moyen de réduire les effets neurasthénisants de ce changement d'horaire. Je me suis levé deux heures plus tôt. Je suis parti à Arles, chez Chico, dans son Patio, pour retrouver une bande de joyeux drilles, pleins de joie, d'enthousiasme et de bonheur naturel. Je suis allé à la Remise, un chouette salon de vins naturels.
"La Remise, c'est obligatoire! Faut pas rater ça!" m'ont asséné sans sourciller deux piliers de bar associatif stéphanois. C'est vrai que les gars de Chez Lulu, quand ils viennent à la Remise, ils ne font pas les choses à moitié. Ils font ça sur trois jours avec visites touristiques, Gibolin et bœuf au piano dans les chambres d'hôtes. Ils savent vivre les gens de Chez Lulu.
A la remise,  on goûte plein de bons vins. On ne goûte que des bons vins d'ailleurs
A la remise,  on croise des copains, comme Ivo et Olivier. On rigole avec eux...
... ou Chrystelle et Paul ...
A la remise, on croise des mythes.... ... comme Émile...
.... ou Mylène, pétillante et heureuse ...
... ou encore Pierre et sa table à repasser... 
On croise aussi sept lunes, bien emballées...
... avec un Jean thésard et un Jean de la lune...
...Philippe, un gars de Maury, surdoué, arborant fièrement son étandard...
....Loïc, un gars de Saint-Chamond émigré au Jajakistan...
...Jeff, l'idole inconditionnelle d'un grassouillet blogueur toulousain...
... Dante et Helena, un couple de colombes venu en paix de Toscane ...
Et puis, il y a Stefano Bellotti, mon idole. J'avais tellement bu ses paroles dans Résistance Naturelle de Jonathan Nossiter. Là, j'ai bu tous ses vins. J'étais bien. J'ai encore bu ses paroles pendant de grands moments. Je me suis senti privilégié de tout le temps qu'il a pris pour moi, naturellement. Un grand, très grand moment de ma vie.
La Remise c'est des déjeuners dans l'herbe, des tranches de grande rigolade. Quand je vous dis que les gars de Chez Lulu savent vivre.
L'an prochain, je vais suivre les gars de chez Lulu. Je ferai ça sur trois jours....




Triple Bonheur Corse

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(Une semaine chez Henri le frère)



ABBATUCCI

Un nom magique. Une noble famille corse, originaire de Zicavu dans l'Altu Taravu, qui a donné à la France plusieurs généraux, des diplomates, des ministres. Regardez donc ICI.
Une famille dont la dernière génération continue à porter sur ses épaules une certaine idée de la noblesse corse. Jacques, l’aîné éleveur, Jean-Charles, le vigneron, et Henri, l'ancien de Saint-Cyr, désormais restaurateur.
Je viens de passer une semaine chez Henri, "Le Frère", le plus jeune des frères Abbatucci. Dans un cadre extraordinaire, au milieu du maquis de la basse vallée du Taravu, il gère, avec Carine, son épouse à l'enthousiasme débordant (bon c'était le tout début de la saison), une magnifique aire de camping en plus de son fabuleux restaurant. Il propose aussi à la location 3 ou 4 petits gîtes fort sympathiques. Pour faire court, c'est le paradis cet endroit. Un véritable écrin de bonheur à deux pas des parcelles de Jean-Charles, vigneron extraordinaire que je ne vous ferai pas l'offense de vous présenter.
Une quinzaine d'hectares de Vermentinu, de Niellucciu et de Sciaccarellu conduits en biodynamie. Rangs enherbés et labourés par traction animale (C'est vrai. J'ai vu le cheval et le laboureur saxophoniste logeait à côté de moi). De plus, la parcelle de vieux cépages historiques corses de Jean-Charles Abbatucci est une vraie curiosité patrimoniale qui vaut à elle seule le déplacement en Corse. Un rang, un cépage. Je vous les cite (presque) tous : Morescola, Morescono, Aleatico, Carcajolo-Nero, Montanaccia, Biancone, Carcajolo-Bianco, Paga-Debiti, Riminese, Rossola-Brandica, Brustiano, Genovese, Rossala-Bianca et Barbarossa et bien sûr Biancu-Gentile (Celui-ci, j'en ai déjà parlé ICI)



Carine, la taulière, est une vraie fan des vins de son beau-frère. Elle en parle avec une passion qui fait étinceler son regard. À mon arrivée, j'ai acheté un échantillonnage pour mon séjour. C'était vraiment top. Mais le top du top restera néanmoins notre repas au restaurant.
La cuisine simple et juste d'Henri est une des plus belles mises en valeur de la viande produite par son frère Jacques. Brochettes, pavés, cotes de veau cuites à la cheminée, classiques de la cuisine corse (feuilleté aux blettes, fiadone, etc.) sont à la carte de cet endroit merveilleux. C'est simple, familial. C'est beau. C'est bon. On est bien. Je garde encore un souvenir ému du beau foie de veau rosé avec son caramel de balsamique. En plus, toutes les cuvées de Jean-Charles y sont servies au verre. Et puis le cadre, tranquille, sous les chênes-lièges... Exceptionnel...
Si vous ne connaissez pas le bonheur d'un beau morceau de véritable veau corse, je vous invite à le découvrir au plus vite. Néanmoins, les vaches tigres (Sainata) de Jacques Abbatucci, qui pâturent non loin de l’embouchure du Taravu, à A Sarra di Farru, représentent l'ultime niveau d'excellence de cette viande insulaire. Il s'agit d'une race endémique du pourtour méditerranéen dont Jacques Abbatucci a fait le choix de relancer l'élevage après avoir abandonné la paillotte qu'il tenait sur la plage. Son cheptel de 180 mères produit une viande de veau d'une incroyable qualité. C'est vraiment terrible. C'est du beurre...
Petit point complémentaire touristique :
Aux alentours, vous pourrez découvrir le beau site préhistorique de Filitosa mais aussi faire de magnifiques randonnées autour du Capu di Muru ou dans les montagnes de l'Altu-Taravu. À 35 minutes vous pourrez aussi vivre un très beau moment de dolce vita en prenant l'apéro en terrasse sur la mythique place centrale de Sartène. Instant "Corsitude" absolu...
Le domaine Kiesale et le restaurant Le Frère sont situés sur la commune de Casalabriva, juste après le pont de Calzola, entre Pila Canale et Sollacaro. Ce joli pont sur le Taravu est d'ailleurs assez sévèrement tordu. C'est plutôt rigolo. À se demander si les ingénieurs des Ponts et Chaussées qui l'ont dessiné n'avaient pas auparavant abusé des fabuleux nectars de la famille Abbatucci.

Le site d'Henri Abbatucci: ICI

Aussi, un très beau reportage d’Échappées Belles sur les frères Abbatucci ICI

Carine, Henri, je reviens bientôt...


Ménilmontant !

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(Mais oui Madame)



C'est là que j'ai laissé mon cœur
C'est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur… 
Quand je revois ma petite église 
Où les mariages allaient gaiement
Quand je revois ma vieille maison grise
Où même la brise
Parle d'antan
Elles me racontent
Comme autrefois
De jolis contes
Beaux jours passés je vous revois
Un rendez-vous
Une musique
Des yeux rêveurs tout un roman
Tout un roman d'amour poétique et pathétique
Ménilmontant !
Quand midi sonne
La vie s'éveille à nouveau
Tout résonne
De mille échos
La midinette fait sa dînette au bistro
La pipelette
Lit ses journaux
Voici la grille verte
Voici la porte ouverte
Qui grince un peu pour dire « Bonjour bonjour
Alors te v'là de retour ? »
Ménilmontant ! Mais oui Madame
C'est là que j'ai laissé mon cœur
C'est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur…
Quand je revois ma petite gare
Où chaque train passait joyeux
J'entends encor dans le tintamarre
Des mots bizarres
Des mots d'adieux
Je suis pas poète
Mais je suis ému,
Et dans ma tête
Y a des souvenirs jamais perdus
Un soir d'hiver
Une musique 
Des yeux très doux les tiens 
Quel beau roman d'amour poétique 
Et pathétique 
Ménilmontant !

Ménilmontant, chanson de Charles Trenet (1938) à écouter ICI

ou ICI, chantée par Catherine Ringer...




Sinon, j'ai vraiment adoré cette journée.
Pour les instants de bonheur que vous m'avez apportés, 
MERCI
Corinne, Catherine, Anne, Anne, Laurence, Julie, Valérie, Séverine, Isabelle, Antonin, Patrick, Philippe, Quentin, Vincent, Vincent, Ivo, Raphaël, Raphael,Olivier, Pierre Nicolas, Gilles, Théo, Denis, Benoit, JP, Jeff, Benoit...





Je reviendrai...


La Pecora nera

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(On est toujours le mouton noir de quelqu'un)



J’ai toujours eu une certaine tendresse pour les moutons noirs, pour ceux qui, au milieu du troupeau, se distinguent, font tache. Les "pas comme les autres", ceux qui tranchent, marchent en sens inverse, ceux dont la foule est effrayée à l’idée qu’ils puissent déteindre sur les autres.
Un mouton noir, j'ai souvent eu l'impression d'en être un. Faire des choses incomprises, aller loin dans mes passions, parfois trop loin, et puis tout laisser tomber. Ne pas accepter ce qui ne me plait pas. Et puis se confronter aux regards, aux questions, aux critiques, gentilles ou acerbes mais bien présentes. Au début, essayer d'expliquer ses motivations, sa vision des choses, en vain, pour finalement tout envoyer valser.
J’ai eu cette sensation il y a quelques temps avec les vins de Guido Zampaglione (Tenuta Grillo). Lors de ma première rencontre avec ce domaine lors d’un salon (link), j’ai réellement adoré tous ses vins. Ils m’ont touché, ému profondément. Je les ai immédiatement encensés. J’ai chaleureusement félicité ce vigneron que je ne connaissais pas cinq minutes avant. J'étais complètement envouté, troublé. Puis, en me retournant, j’ai vu la mine déconfite et dubitative de mon pote Stéphane. Découvrant son regard rempli d’étonnement et de questions, j’ai compris qu’il n’aimait pas, qu’il ne comprenait pas que j’aime ces jus troubles aux arômes étranges. Dans nos virées saloonesques, Stéphane est la raison, il me tempère, mais lui et moi aimons en général les mêmes vins. Pourtant là, j’adorais et lui n’aimais pas. En quittant le stand mon carton sous le bras, il m’asséna même un "T’es un peu bourré là non ?"* qui m’emplit de doute.
Quelques temps plus tard, je m’ouvris tranquillou une bouteille de ce fameux carton, seul à la maison. PECORANERA. Pour faire court j’ai adoré ce vin. Un nez intense, persistant. En bouche c’est dense, complet, costaud mais fin et frais. Je pense "vin de paysan" sans savoir pourquoi. C’est étrange, ça ne ressemble à rien mais j’aime ça. J’aime vraiment, beaucoup. Je suis rassuré. Alors, quelques semaines plus tard, je décide d’apporter le deuxième exemplaire de ce PECORANERA lors d’une réunion familiale, tout fier de ma bouteille, heureux à l’idée de faire découvrir cette rareté au goût si original. Voilà...    Ils ont été gentils, n'ont rien dit. J'ai fini seul la bouteille.**
La Tenuta Grillo de Guido et Igiea Zampaglione se situe au cœur du Piémont dans l’appellation Monferrato à une vingtaine de kilomètres de Stefano Bellotti. Sur 17 hectares, barbera, dolcetto, freisa, merlot, cortese, chardonnay et sauvignon poussent tranquillement à l'abri des produits chimiques. Guido ne vinifie pas toute sa récolte. Il vend les cépages qui ne l'intéressent pas, principalement les sauvignons, chardonnays et merlots.
Guido est un adepte des faibles rendements, des macérations longues, très longues, des élevages longs en vieilles pièces de bois. Il bannit les filtrations et n'utilise que des levures indigènes. Bref, un travail d'orfèvre, à l'ancienne où il ne faut pas être pressé pour vendre. C'est le style Tenuta Grillo, pour les rouges comme pour les blancs qui eux aussi sont fabuleux. Ce PECORANERA est fait à base de freisa, un cépage typique du nord de l'Italie. Un cépage à la réputation douteuse que Guido arrondit avec un peu de dolcetto, de barbera et de merlot. J'adore! (Comment? Je l'ai déjà dit?)
Je suis un mouton noir. J'aime sincèrement ce vin, objectivement. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. D'ailleurs je n'ai pas à expliquer. C'est mon choix, ma vie, mes goûts. J'aime ce vin. Point. Je le trouve intense, chaud, complexe, complet. Il me remplit de bonheur. Il me parle, me raconte une histoire. Alors foutez-moi la paix. En plus, je connais plein de gens qui adorent eux aussi ce vin. Un genre de troupeau de moutons noirs dans lequel je vais parfois me fondre. C'est rassurant.

Vive le mouton noir !
Forza Pecoranera !***
Le site de Guido Zampaglione : ICI




* Je l'étais effectivement un peu...
** Ici aussi...
*** Mais pas là par contre...

Jenzat 3 on y va!

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(Un salon bien sympa)



À la fin du mois, Jenzat, jolie bourgade de l'Allier mondialement connue pour sa maison du luthier et sa fête des plantes, sera "The place to be" pour le salon "In vin bio veritas", organisé par Le Vert et le Vin, un excellent web-caviste. Moi j'y vais et je suis même impatient d'y être pour retrouver quelques amis.
Dans une chouette salle au bord de la Sioule, une trentaine de vignerons sympas et talentueux vous attendront pour une journée super cool pleine de surprises (je sais des trucs)...

La liste des vignerons:
Sympa non?
"The place to be" je vous dis!
L'an dernier, c'était déjà super bien...

Et puis vous verrez Jean-Marc en chef d'orchestre. Rien que pour ça, ça mérite le voyage.


Alors rendez-vous le 31 mai
dans la salle SIOULESPACE à Jenzat


MANIFESTE

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(Rouges et naturels)


Sorti à l’occasion de la dernière édition du salon Rue 89 des vins, Manifeste pour le vin naturel, petit livre rouge engagé d’Antonin Iommi-Amunategui, est une déclaration d’amour pour la mouvance de plus en plus visible du vin naturel. Ce petit bouquin (24 pages), en forme de clin d’œil, est un appel à la reconnaissance, un explicatif de ce milieu alternatif dans lequel je suis récemment tombé, auquel – je choisis soigneusement mes mots – je me suis totalement converti et auquel je ne cesse d’essayer de convertir mes amis.

Extrait : 

"Le vin naturel est aujourd'hui la manifestation la plus visible (c'est-à-dire médiatisée) d'une agriculture artisanale, autonome et saine. C'est aussi un modèle économique alternatif, viable et durable. Enfin, par sa conception plus libre et l'interdépendance volontaire de ses acteurs, du vigneron au consommateur en passant par le caviste ou le restaurateur, le vin naturel est au vin ce que l'utopie est à la société : il porte en lui les prémices d'un autre système, sinon idéal, du moins objectivement meilleur." 
En toute objectivité, j’ai vraiment pris mon pied avec bon nombre de bouteilles de vin naturel. J'ai toujours eu des émotions beaucoup plus intenses, plus profondes, en avalant des vins bios, avec peu ou sans intrant. A contrario, les vins dits "conventionnels", ceux que je buvais il y a quelques années m'ennuient, ne m'apportent plus vraiment de plaisir. Je ne sais pas l'expliquer. C'est comme ça. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas bons mais juste que je leur préfère les vins naturels. Comme démonstration par l’exemple, remontez le fil de ce blog, ici ou ici par exemple. Vous verrez.

Tiens, voici deux canons vraiment envoûtants, incroyablement émouvants. Deux rouges, venus d’horizons différents, mais répondant à la même approche viticole ou agricole, celle de l’intervention minimale, celle du respect de la nature, du refus des maquillages chimiques ou technologiques. Ces deux vins que j'ai aimé au point qu'ils sont devenus pour moi de vraies références, sont de vrais « pur jus ». Un fruit sain issu d’une vigne sans engrais, sans pesticide, sans cochonnerie mais travaillée avec amour et acharnement. Une vinification simple, sans adjuvant, sans intrant mais précise et sérieuse.
Deux vins, Roc Cab' et Un pas de côté, deux hommes, Babass (Sébastien Dervieux) et Axel Prüfer, rencontrés dans une "TAZ (temporary autonomous zone)" au fin fond de l'Auvergne, sous une yourte, dans un endroit festif et improbable, dans un endroit où je me suis vraiment senti bien. Ces deux vins illustrent donc à eux seuls ce que sont désormais pour moi les vins naturels : des catalyseurs de bonheur, des symboles de convivialité et d'humanisme, les "prémices d'un autre système". Ces deux hommes illustrent aussi, parmi d'autres, cette "contre-culture" ou "contre-agriculture" en ayant choisi le "tout nature" dès le début de leur aventure. "Contemplateur de fermentations spontanées" comme le revendique Babass avec un poil de provoc.

Alors, ce Manifeste pour le vin naturel tombe pour moi à point nommé. Il pose des mots, des situations, synthétise en 24 pages toutes les raisons objectives, sociétales ou simplement sociales de ma vraie passion pour le vin naturel, mais aussi pour celles et ceux qui le font ou le promeuvent.
Pour conclure, re-extrait:
"[...]  Il ne s'agit plus seulement de vin ; il s'agit même de tout le reste : du vin naturel à la société transparente, plus libre, plus juste, plus festive? Sans hésiter une ligne de plus, commettons collectivement ce souhait halliciné d'ivrogne. Le vin naturel sera l'eau douce de nos révolutions."

de Antonin Iommi-Amunategui
aux éditions de l'épure


Alternative réussite...




VDV#76 - sois brutal, fais moi mal

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(En mai, en magnum)


76ème édition des vendredis du vin. Notre présidente, Nathalie Merceron a eu la fainéantise vraiment bien inspirée. Je la cite:
"[...] un thème de fainéante, quoi : en mai bois ce qu'il te plaît !
Ce vin, il vous plaît particulièrement parce que :
1/ vous adorez l'appellation, le cru et que vous trouvez que c'est le (ou l'un des) meilleur représentant
2/ vous adorez le cépage, unique ou majoritaire
3/ vous adorez le vigneron, c'est un copain, ou un type très sympathique, ou encore un vigneron "juste" remarquable
4/ vous adorez l'intérieur mais aussi l'extérieur, l'étiquette, la bouteille vous font craquer
5/ vous ne savez pas pourquoi mais vous boiriez de ce vin tous les jours ou presque."
Ce qu'il me plait, ça change tous les jours. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ma vie me plait tous les jours. Pourtant, allez savoir pourquoi, ce mois de mai m'a globalement donné envie de boire des trucs plutôt trash, et en grande quantité. Donc oui, je vais boire ce qu'il me plait, sans m'occuper des gens qui n'aime pas ça, sans prêter une quelconque attention à celles et ceux qui voudraient m'en dégoûter. 
Alors, pour ce VDV opus 76, avec un thème finalement fort bien adapté à l'ambiance générale, j'ai ouvert un magnum de BRUTAL!!! de Patrick Bouju. Un vin de pinot noir du Puy-de-Dôme poussé à l'extrême, un jus de 14°5 à ne pas mettre entre toutes les mains. J'ai adoré ce vin qui, fort heureusement, n'a pas fait l'unanimité. Le consensus mou, c'est pas mon truc. 

Petit florilège de la beuverie où ce magnum a été servi:
Au Sud-Est de la plaine de la Limagne s’étalent les vignes de Patrick Bouju. De merveilleuses parcelles de gamay d’Auvergne souvent centenaires, mais aussi de chardonnay, de noirien ou d'auvernat (pinot noir). Avec la densité que lui donnent ses raisins et les longues macérations nécessaires pour faire fondre les tanins, il produit des vins vivants, naturels, des vins de caractère qui font vraiment ressortir les caractéristiques de ce terroir avec un grand respect de la nature. Un vrai bonheur !
Patrick Bouju (ici)
Quoi? ça te défrise?




Alors voilà, mon goût n'est pas celui des autres. C'est pas grave. Je comprends et je leur fous la paix aux autres. Mais simplement, qu'on me laisse aussi boire en paix les jajas que j'aime.





Le salon des vins avec Papa

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(J'ai sous-traité ce billet à mes enfants)


Malgré la fainéantise qui m'habite depuis quelques semaines, j'ai trouvé un moyen enfantin de continuer à alimenter ce blog. Ma recette est très simple: j'ai donné un carnet de note à mon aîné et confié mon appareil-photo à mon cadet.
Le résultat ci dessous.
 - Textes (avec 2 ou 3 corrections) de Nicolas, 11 ans, et photos (sans retouche) de Guillaume, 9 ans :


Aujourd'hui on va aller à un salon des vins avec Papa. Le salon est à Jenzat, à 1h45 de la maison. 
En arrivant, Papa et Maman ont bu du vin chez Eric Texier. Après on a été manger dehors en musique.
Cette photo, c'est la seule que Papa a prise...

Ensuite, on a bu chez Château Bas. La dame était très gentille.
Chez "la ferme des sept lunes", Papa a bu trois fois du "Glou". Il a bien aimé ce vin.
Au Mas Coris, Papa a bien rigolé avec la dame. Elle s'appelle Véronique comme Maman et elle a donné à Papa une bouteille de Cartagène. Papa était super content. 

Après, Papa a beaucoup papoté chez "les trois petiotes". Il a beaucoup aimé les vins.
Papa et Maman ont beaucoup discuté avec Thibault Liger-Belair. Il nous a dit qu'il allait peut-être aller en prison parce qu'il a pas mis de produits chimiques sur ses raisins.
On est aussi allé chez "les Déplaude de Tartaras". Eux, on les connaît parce qu'ils sont pas loin de chez nous.
Au "Clos 19 Bis" et chez "Causses Marines", Papa a goûté beaucoup de vins. Maman aussi mais elle recrachait dans des seaux.














Papa est aussi allé chez "Aquila del Torre". Ils sont Italiens mais le monsieur parle français. C'est comme ça que Papa a pu parler avec lui en français.
Chez "le domaine les Eminades", la dame a expliqué beaucoup de choses sur son vin.














Après, Papa est allé chez "Bertrand Machard de Gramont". Il y avait beaucoup de monde chez elle et elle expliquait beaucoup de choses sur ses vins.
Papa a continué de goûter des vins chez le "Clos de l'Anhel" et chez Clément Baraut. Il a beaucoup aimé ces deux mais il recrachait parfois parce qu'il avait trop goûté de vins.














Avant de partir, je suis allé faire signer un autographe à Olif pour Papa. Il pourra le coller dans son "Tronches de vins". 
Le salon était organisé par Monsieur Jean-Marc mais Guigui a oublié de le prendre en photo. Papa a acheté plein de bouteilles et puis on est parti. C'est Maman qui a conduit pour rentrer à la maison.

On a bien rigolé avec Guigui qui prenait des photos...

FIN
Le manuscrit original.
La dédicace d'Olif.

La dernière bouteille

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 (J'ai comme dans l'idée que j'en reboirai plus)


Elle est là, sur la table, vide, définitivement vide. Je la regarde longuement avec un mélange de bonheur et de dépit. Cette bouteille, c'était le dernier exemplaire de ce vin que j'adorais et elle m’a rendu heureux à chaque goulée. J'ai longtemps hésité avant de la remonter. J'ai encore longuement hésité, une fois dans ma cuisine, avant de l'ouvrir. Mais à quoi bon? Il m’a tellement rendu heureux ce vin. Pourquoi attendre encore ce bonheur qui n’aurait peut-être pas été aussi poignant dans quelques mois ?
Ce vin, au départ, j'en avais acheté six bouteilles. C'était il y a bien longtemps. J'avais reçu le carton comme on reçoit un trésor. J'avais pris chacune des bouteilles, délicatement, pour les ranger avec soin dans un coin de ma cave. Je me souviens de l'ouverture de chacune d'entre elles. Je me souviens de tous les moments de partage et de fierté. Je me souviens de chaque instant de bonheur, de chaque circonstance, de chacune des personnes à qui j'ai offert ce vin. Ce vin, je n'en retrouverai jamais. Le vigneron qui l'avait fait a quitté ce monde. Ses enfants ont repris le domaine. Bien sûr, ils ont perpétué la mémoire du père. Bien sûr ils ont fait aussi bien et même souvent mieux. Mais l'âme du bonhomme, les tripes du personnage, la sueur du vigneron, l'émotion, la fibre, ne sont plus là. Je pourrais certainement trouver d'autres millésimes. Pourtant, ils n'auraient jamais la valeur émotionnelle que j'accordais à ce vin. Ce vin que j'avais acheté peut-être parce que j'admirais l'homme. Alors ce vin, je n’en chercherai jamais.
Aujourd'hui j'ai ouvert la dernière bouteille, comme on tourne définitivement une page. J'ai choisi soigneusement de ne la partager qu'avec la personne qui m'est la plus chère. J'ai choisi de la boire sans attendre mais avec solennité, avec un cérémonial ridicule pour l'observateur mais si important pour moi. Dans mon imaginaire, j'ai quitté un monde pour en découvrir d’autres, je suis arrivé en haut d’une colline, j’ai passé une étape, juste une étape. Demain, plus tard, et pendant encore longtemps je l’espère, je revivrai sans doute l’émotion et le déchirement pourtant heureux d’ouvrir la dernière bouteille.
Cette histoire de dernière bouteille, je l'ai vécu à de nombreuses reprises, notamment avec le Pommard Rugiens 1995 d'Hubert de Montille, le "Silex" 2007 de Didier Dagueneau, ou encore avec un Gevrey-Chambertin 2003 de Denis Mortet.



La dernière bouteille est le titre d'un poème de Gaston Couté :
Les gas ! apportez la darniér’ bouteille
Qui nous rest’ du vin que j’faisions dans l’temps,
Varsez à grands flots la liqueur varmeille
Pour fêter ensembl’ mes quat’er vingts ans…
Du vin coumm’ c’ti-là, on n’en voit pus guère,
Les vign’s d’aujord’hui dounn’nt que du varjus,
Approchez, les gas, remplissez mon verre,
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

Ah ! j’en r’boirai pus ! c’est ben triste à dire
Pour un vieux pésan qu’a tant vu coumm’ moué
Le vin des vendang’s, en un clair sourire
Pisser du perssoué coumme l’ieau du touet ;
On aura bieau dire, on aura bieau faire,
Faura pus d’un jour pour rempli’ nos fûts
De ce sang des vign’s qui’rougit mon verre.
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

A pesant, cheu nous, tout l’mond’ gueul’ misère,
On va-t-à la ville où l’on crév’ la faim,
On vend poure ren le bien d’son grand-père
Et l’on brûl’ ses vign’s qui n’amén’nt pus d’vin ;
A l’av’nir le vin, le vrai jus d’la treille
Ça s’ra pour c’ti-là qu’aura des écus,
Moué que j’viens d’vider nout’ dargnier’ bouteille
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus.
Ce poème fut interprété par Bernard Lavilliers, sur son tout premier album en 1967.  (Lien)
Une autre interprétation plus "authentique" de Gérard Pierron et Marc Robine (Lien)
Gaston Couté, poète libertaire et chansonnier né dans la Beauce en 1880 et mort à Paris en 1911, a connu un certain succès dans les cabarets de Montmartre avec ses textes pleins de réalisme mélancolique.
Les photos ci-dessus sont empruntées à Jean-Paul Morat avec sa bienveillance. Vous pouvez lire son excellent billet "Gaston Couté ou "La chanson d'un gâs qu'a mal tourné" ICI
Vous pouvez aussi consulter le site très complet sur la vie de Gaston Couté  ICI

Hé Caillette!

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(La boule magique)



Entre Velay et Vivarais, on trouve une petite boule bien sympathique chez tous les bons bouchers. Son nom doux et langoureux est plein d'images et de promesses : la caillette.
La caillette, c'est un mélange d'épaule, de gorge, de foie de porc et de choux (frisés et pas frisés) entouré de crépine (mais ici on dit coiffe), cuit lentement au four. On l'achète, de préférence, déjà cuite par le boucher. Mes caillettes, je les achète chez Dantony à Dunières parce que Fanny est bien sympa.
C'est un truc vraiment sain la caillette. Comme la saucisse d'herbe, le légume est déjà dedans.
 On peut la manger chaude ou froide. Moi je la mange tiède comme ça tout le monde est content.
 Avec une petite salade, c'est vraiment top....              Bon moi la salade...
Dans la variante purement ardéchoise de la caillette, le chou est remplacé par des feuilles de blettes. C'est plus digeste. Comme disait le Julien de Saint-Jeures: "Ça revient moins !" 
D'accord mais moi, je préfère la caillette aux choux.

Pour boire avec, un petit vin de syrah de l'Ardèche. Celui de Jean Delobre par exemple. C'est bien local et ça fait parfaitement l'affaire. 




Caillette, c'est aussi le surnom affectueux mais difficile à porter d'un personnage bien connu dans le bourg de Dunières, commune de l’extrême sud-est de la Haute-Loire, à la limite de l’Ardèche et de la Loire. Mais ça c'est une autre histoire...



L'été quand il pleut

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(Rosali, une première réussie, très réussie. Youpi.)


Non ceci n'est pas de la grenadine. 
C'est du bonheur. 
Un joli rosé produit dans les Corbières. 
Quand il pleut des cordes comme aujourd'hui, quand on bouillonne parce qu'on aimerait bien s'occuper de son jardin, ramasser les groseilles, biner les petits pois, ce genre de rosé, ça calme. 
Rosali, même si c'est écrit "Vin de France" sur la bouteille, c'est un rosé qui ne peut pas renier ses origines. Avec sa couleur rose foncé pas trop dans l'air du temps, ce vin transpire le soleil, la chaleur. Il éloigne la pluie de nos yeux. Il fait apparaître le soleil dans nos gosiers. Rosali, j'ai adoré. Véro aussi. Rosali, c'est le tout premier rosé du clos de l'Anhel, qui, jusque là, ne produisait que des vins rouges. Ce 2014, c'est donc une première, une première particulièrement réussie. Et d'ailleurs, je suis très heureux d'être parmi les premiers à pouvoir l'apprécier.
Majoritairement planté avec des vieux carignans, ce domaine, exploité par Sophie Guiraudon à Montlaur dans l'Aude, compte aussi un peu de syrah et 3 ou 4 pieds d'alicante bouchet. 
En plus de Rosali, il y a quatre cuvées :

  • Le Lolo de l'Anhel : le vin des copains
  • Les Autres : le vin des autres copains
  • Les Terrassettes : pour les amis !
  • Les Dimanches : à ne boire que les dimanches !

Rosali, ça descend vite, très vite même, tellement c'est bon.

Sophie Guiraudon est vigneronne depuis zéro génération. Elle a monté son domaine de toutes pièces en n'écoutant que ses convictions. Sophie, elle est très très sympa. Je l'ai rencontrée grâce à Jean-Marc et j'en garde vraiment un excellent souvenir. Je compte bien lui rendre visite dans ses vignes dès que je pourrai.














Le site du clos de l'Anhel ICI
Et le caviste qui va bien ICI

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