(Le compte-rendu qui déssoiffe)
Mes chers Vendredistes, alors que l'heure est venue d'ouvrir les festivités de mon pot de départ de la présidence tournante des
Vendredis du Vin, je suis submergé par une vague d'intenses émotions, un mélange de fierté et de joie. Cette 74ème session, que j'ai eu l'immense honneur d'accompagner, d'orienter, d'animer, aura été riche en
belles découvertes et en convivialité...Oh mais tais-toi et sers-nous plutôt un canon!
Ah bon d'accord...
Premier à dégainer son billet en plein milieu de la nuit,
André Fuster, nous a expliqué que justement ça n'existe pas le vin qui désaltère. Un vrai cours magistral pour tous les vendredistes, à base d'enzymes gloutons, d'histamine et d'histidine décarboxylase. Bref, on est mal barré. Il nous plomberait presque l'ambiance le prof. Il est heureux que sa démonstration lui ait donné suffisamment soif pour engloutir un Chinon de chez Desbourdes.
Il n'en fallait pas moins pour qu'
Olif, dans un déchaînement jurassique et caustique, ne nous explique, sans sourciller, comment transformer de pourraves jus industriels en succédanés de vins natures à l'aide d'additifs technos aux noms évocateurs. Le vin nature? Do it yourself! Il n'empêche que j'aimerais bien savoir où trouver un exemplaire de
Minnie goût de petite souris© pour recycler une partie de mon rayon "Rossignols". Il me plairait d'ailleurs aussi de me désaltérer avec le fabuleux
"J'ai soif..."de Fanfan Ganevat dont j'ai un souvenir plus qu'ému.
![]()
Marius,
professeur Pinard de "Dans la bouche un palais", qui a deviné dard-dard que j'étais un admirateur de Patrick Dewaere, se désaltère au colombard. Pas celui du Tariquet mais celui du beau
Vain de Rû.
"Un véritable petit vin blanc de nos gentils artisans qu’on boit saoul et honnête. Pour les plus imperméables, au passage, il rafraîchit même les gosiers en goretex…[...] Pour les goinfres, gloutons, goulus, gourmands ou gourmets, le mode d’emploi est simple, attendre un jour où le tricot de peau (comme disait ma grand-mère) peut convenir à la température extérieure, s’assoir face au soleil, déboucher et avaler le liquide à même le goulot en faisant des bruits de contentement. Une fois la bouteille terminée, ouvrez-en une autre."Un orfèvre du verbe le gars...
![]()
Tom Delanoue, de
1098.fr, nous sort un joli Saint-Nicolas-de-Bourgueil du domaine Audebert.
"Un 100% cabernet franc, pas de passage en bois (personne dans l’histoire de la famille ne l’a jamais fait, pourquoi le faire ?), pour un vin très fin, facile à boire et terriblement plaisant. Charcuterie, viande blanche, viande rouge, tout semble lui plaire, et bien souvent on peut entendre à table : « Ah mince, elle est déjà finie ! »." Ça glougloute bien on dirait...
Eric le ligérien de Ch'Nord, avec son
petit blanc sans col, nous propose un florilège de canons qui font furieusement envie. "
Grolleau, Cinsault. Même combat. Deux cépages qui ont de l'avenir, tant ils sont appropriés pour produire des jus frais et peu alcoolisés. En un mot : désaltérants !"Et puis aussi, un bien bel hommage à
Anne Graindorge.
"En rédigeant ces quelques âneries, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée émue pour Anne, fidèle d'entre les fidèles des Vendredis du Vin, qui nous a quittés brutalement il y a un an de cela... Le 9 mars dernier, elle aurait eu 44 ans." À la tienne Eric, à la tienne Anne !
Nouvelle venue dans la communauté des Vendredistes,
Corinne "Coco femme libre", apprentie médiéviste, élevée à la dure sous l'influence auvergnate d'une bande de preux, nous dégotte un truc bizarre, limite louche: du
Moretum, recette médiévale aux plantes et épices à base de Saint-Pourçain. Elle en a bu toute la nuit qu'elle dit. Un beau texte, une belle plume, une entrée fracassante pleine d'espoirs. Depuis sa rencontre avec Olif au domaine de la Pinte, elle s'est convertie au vin naturel et ne jure plus que par le savagnin ouillé. De belles perspectives en vue...
Jacques Péneau, de
Bonum Vinum, un chouette blog très agréable, se rappelle des vins de soif de son grand-père, fabriqués artisanalement avec de bons gros cépages Hybrides (Ah! Baco mon amour!)
"Je suis donc allé chercher dans les vins de grands-pères et dans les vins de travail. Cela n’est en rien péjoratif, l’exigence première d’un vin de soif est de permettre de reprendre l’effort après le réconfort." Jacques nous propose donc
A table avec Léandre du domaine Pignier et
Peu Muleau du domaine de la Chevalerie.
Audrey Martinez, aka la subtile
WINEista, nous explique que se désaltérer avec du vin, c'est plutôt pas trop dans ses habitudes. Soit.
"Je vais donc parler de vin plaisir. Un vin que l’on débouche facilement à toute heure (ou presque) de la journée, qui s’accorde facilement avec les valeurs sures de mon réfrigérateur (jambon cru, pâté aux piments d’Espelette …) et qui provoque un sentiment de bien-être !" Et bien, elle nous débouche un chouette canon Audrey. Un assemblage de Grenache Noir, Syrah, Carignan Noir, Mourvèdre et Cinsault, un beau Faugères
"Les petites mains" du domaine de l'Ancienne Mercerie.
Sebastian, de
Vin Parleur, regarde du côté des vieux cépages du Sud.
"Vous l’aurez compris, je parle du Carignan et du Cinsault, mais aussi des Terret, des Picquepoul noir, des Rivairenc et même de l’Aramon. Tous capables de résister à la chaleur et de nous donner de la fraicheur !" Une
partouse de vieux cépages en Rosé et la cuvée "
les mal-aimés" en rouge, deux canons de Pierre Cros dans l'Aude.
Le
Doc, inénarrable
Doc, assoiffé, affamé, goinfre. Vous l'aurez compris, j'adore son
blog plein de trucs à boire et de belles tables. Le Doc, quand il a soif, il se remplit le gosier d'un chouette glouglou d'Antoine et Pierre Joly - la Roche Bussière, le
petit Jo. Je vous laisserai lire la dégustation en détail en cliquant
ICI. Faites-le vraiment. Lisez le Doc, c'est bon pour les neurones.
Laurent Baraou, premier président dans l'Histoire des VdV et
alter-dégustateur devant l'Eternel, a sorti un magnum de pineau d'Aunis - Coteaux-du-Loir - domaine Bellivière, pour nous expliquer que même si
l'alcool c'est dangereux , la soif ne se commande pas.
"j’ai ouvert une bouteille (oui bon c’était un magnum) de vin qui désoiffe telle la bière sans alcool (quelle horreur, mais faut bien s’adapter à la prohibition potentielle qui nous guette)."
David Farge, Maître
Abistodenas, a dû passer un coup de fil discretos à ma mère. Parce que pour me décrire comme il le fait, je ne vois que ça. Le blog de David est une référence, une des miennes en tout cas. Le mot juste, percutant et parfois virevoltant, le Gif comme arme ultime, notre ami de la Haute-Garonne enchaîne les canons qui déssoiffent, les petits vins qui permettent de faire glisser le
cassoulet.
"Blanc, rouge ou rosé, peu importe leur teint, ils feront rosir nos pommettes. Servis un peu frais, leurs tanins ne vous en voudront pas car ils on le plus souvent le tranchant d'un couteau à beurre. Bref, de vrais bons copains, livrant à qui le veut, le fruit de leurs entrailles."Alors moi je dis: "Chapeau David !"
![]()
Catherine Champeaux, sur son superbe blog
Une femme, des vins, accompagne quelques charcuteries d'un
Irancy de Nicolas Vauthier (Vini Viti Vinci).
"Croquant, nerveux, fruité, hautement buvable, c’est ce qu’on demande à un vin de soif, n’Est-ce pas, Président ? Et parce qu’on est un peu grivoises parfois avec mes copines, surtout quand on a bu, on conclura par le génial Pierre Desproges dans ses drôlissimes chroniques culinaires "Encore des nouilles" : "Rien que de voir à travers la robe, ça donne envie de boire, et c’est pourquoi le vin est femelle et le bien boire érotique."Les mots sont frais. Ils glissent tous seuls. Allez lire Catherine. Tout de suite!
La fraîcheur, c'est aussi le crédo de
Nathalie Merceron. bloggeuse vaporiste de
Côtes-du-Rhône News, qui nous dégotte une petite pépite de
Marcel Richaud.
"composée de muscat petit grain et bourboulenc, c'est plus une bouteille plus à siroter qu'à boire à grande lampée, dans le jardin au pied des pâquerettes, violettes et pissenlits. Vin nature dans la nature..." Ça a l’air super bon cette quille…
"Voilà un de mes coups de coeur : beaucoup de fraîcheur et de fruit, des arômes de fraise et de bonbon anglais. Dégusté entre amis vers 23:00 il a réjouit nos papilles"
Et tout à coup, entre deux tartines difficiles à avaler malgré le spritz au monbazillac,
Sandrine Goeyvaerts, la
Sand comme on dirait par chez moi, m'appelle affectueusement Fredou (elle a aussi dû appeler ma mère discrétos), balance un jeu de mots mythique dont elle seule a le secret, et nous envoie non pas une mais trois bouteilles à déglutir peinard.
"Du rouge léger qui glisse? Du rosé frais comme un baiser ? Du blanc simple, mais suffisamment nerveux pour pas que tu mollisses? Mettez m'en un, mettez m’en deux, mettez m’en trois! Au diable les varices ! [...] Trois vins de soif, de plaisir, de bonheur, de simplicité. Un mot à ajouter? Ah oui: picolez !"Elle a toujours raison Sandrine. Normal, elle est belge et c'est pour ça qu'on l'aime (parce qu'elle a toujours raison hein pas parce qu'elle est belge). Merci Sandrine et reprends une
tartine!
J'ai malencontreusement égaré le billet de
Maïlys, secrétaire perpétuelle des VDV, sur la cuvée Vinum du Chateau La Colombiere à Fronton. Alors, je citerai juste ce dicton forézien:
"Lumbago pour les Rameaux
Cloue la blogueuse au dodo"
Enfin, pour terminer ce compte-rendu fleuve, pour conclure avec un message d'espoir, avec un peu de bonnes ondes, je vous invite à lire le beau billet d
'Isabelle PerraudICI. Un billet pour Téo, petit bonhomme bien malade, un billet qui invite à boire un vin qui désaltère vraiment comme c'est la spécialité des Perraud.
"Alors ce matin, je prends ma plume, ou plutôt je me place devant mon ordi et je décide de parler d’un vin qui désaltère et qui a tout son sens aujourd’hui, encore plus que jamais: Du Nouvo pour Téo…S’il vous en reste une bouteille, c’est le moment de l’ouvrir."Du Nouvo pour Téo, c'est une chouette cuvée dont vous pouvez lire l'histoire
ICI.
![]()
Alors, comme la bouteille de
la coulée douceétait bien trop petite pour ma soif, qu'une soirée impromptue était en train de prendre forme à la maison, j'ai ouvert ma dernière bouteille de ce magnifique Beaujolais. Je l'ai engloutie avec mes amis, en transmettant à Téo, ce petit homme à qui j'ai eu l'honneur de serrer la main à Lyon un dimanche de novembre, toutes nos énergies positives et en espérant qu'un jour lui aussi pourra profiter de la coulée douce.
Voilà. Il est temps pour moi, avec une vraie émotion, de céder la place justement à Isabelle Perraud, avec un thème qui, j'en suis sûr, va faire se lever toute la blogosphère comme un seul homme. A toi Isabelle !
![]() |
Si vous ne connaissez pas Isabelle, c'est elle... |
AU REVOIR