(Pas commode Tonton Jacky)
Jacky Logel est un personnage très attachant. Derrière sa barbe blanche et ses petites lunettes, il respire la joie de vivre et l'amour du vin honnête. Avec Odile, la "patronne", Jacky Logel est, pour moi, la tête de proue du vignoble forézien.
J'ai d'ailleurs parlé, à de nombreuses reprises, des beaux canons d'Odile et Jacky. Ici, ici ou encore ici
Mais, aujourd'hui, Odile et Jacky ont déjà commencé à préparer l'avenir. Histoire de ne pas faire un buzz à la Puffeney (link) ou d'éviter l'OPA hostile d'une grosse coopérative industrielle beaujolaise, ils ont intégré au domaine Maxime Gillier, le neveu d'Odile (et de Jacky du coup). Avec ses jeunes confrères et voisins François Reumont, Pierre Rolle ou encore Stéphanie Guillot, Maxime représente désormais avec aplomb et sérieux le renouveau attendu du vignoble forézien.
Seulement voilà, malgré sa bonhomie et sa mine presque débonnaire, Tonton Jacky, alsacien rigoureux, ne laisse rien au hasard. Même bardé de diplômes et rempli d'enthousiasme, Maxime a dû faire ses preuves pour mériter la confiance de Maître Logel. Sous le regard inquisiteur de toute une frange de sa famille, Maxime, la peur au ventre, a donc, dès les vendanges 2013, pris en charge, seul, une vieille parcelle de moins d'un hectare qui avait été plantée par son grand-père (Paul Verdier, le père d'Odile, le beau-père de Jacky, le grand-père de sa cousine, enfin tout ça quoi)
Ah oui! On fait moins le malin maintenant hein?
Et là, la magie a opéré. Dans un éclair, le souffle de la force forézienne a surgi simultanément du donjon du château Sainte-Anne et du haut du Pic de Montverdun pour transcender le talent inné du jeune Padawan. De cette parcelle palissée en lyres, si symbolique, est né un grand vin, un très grand vin.
Apprendre à Lyres est donc la toute nouvelle cuvée du domaine Verdier-Logel, vinifiée à 100% par Maxime Gillier. Et c'est vraiment très bon. Jacky Logel a le sourire. Il est visiblement heureux de ce nouveau bébé. Dans tous les salons où il expose, il n'arrête pas de répéter; "Goutez ça. C'est mon neveu qui l'a fait." Maxime m'a bien expliqué toutes les subtilités de la vinification de ce canon mais comme c'était en fin de salon, je n'ai pas tout retenu. Il me semble qu'il y a une histoire de rafles réintroduites en fin de macération mais je ne suis pas sûr.
Quoi qu'il en soit, ce vin, un poil tannique mais très délicat, m'a vraiment beaucoup plu. C'est top, digeste, complexe et frais, dans la droite lignée de ce que font Tata Odile et Tonton Jacky depuis plus de vingt ans. On respire...
Il a bien bossé le gamin...